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Histoires vraies
L'ours et la femme nue (5e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 06 - 06 - 2010

Résumé de la 4e partie n Pour éviter qu'elle ne s'échappe encore une fois, on décide d'interner la femme nue dans un établissement psychiatrique à Toulouse...
On sait ce que cela signifie à l'époque : douches glacées, promiscuité, chaînes aux chevilles. Aucun des aliénistes toulousains ne semble intéressé par le cas de cette femme sauvage. Peut-être est-elle trop âgée pour qu'on ait l'espoir de la rééduquer ? Ou bien craint-on de soulever un lièvre politiquement délicat ? Qui sait qui se cache sous l'anonymat de cette ex-émigrée? Peut-être possède-t-elle une famille influente dont les réactions pourraient être dangereusement imprévisibles ?
Du coup, Toulouse se tourne vers Paris. Des courriers soigneusement calligraphiés partent vers la capitale et plus précisément vers les bureaux du ministre de l'Intérieur. Or, l'affaire ne pouvant en aucune manière contribuer à la gloire de l'Empereur : la démarche est stérile. A Foix, on s'impatiente :
— Il faut faire quelque chose : depuis qu'elle est enfermée à l'hospice, cette femme ne cesse de hurler jour et nuit ! Elle rend les autres prisonniers nerveux et les gardiens aussi.
— Il faudrait trouver un lieu d'où l'on ne puisse l'entendre. Entre des murs épais.
— Il y aurait bien un moyen ! On pourrait la coincer dans l'escalier de la Tour ronde, entre les deux portes, celle du bas et celle du haut.
— Ce sera toujours plus confortable que le cachot où elle croupit depuis des semaines.
La femme nue, redevenue nue, se retrouve donc coincée dans un escalier glacial, éclairé par une meurtrière qui ne lui permet aucun espoir d'évasion. Elle passe ses journées assise sur les marches. La nuit, elle se recroqueville dans l'embrasure de la meurtrière, mais elle continue à gémir et hurler comme une chienne qui appelle la mort.
— Et si on la descendait aux oubliettes ? Dans l'obscurité elle se calmerait sûrement. Elle devrait bien finir par dormir : la résistance humaine a ses limites.
— Va pour une oubliette ! Le château en possède d'assez profondes pour qu'on ait enfin la paix mais n'oubliez pas de lui donner une couverture, du pain et de l'eau.
Et celle qui était habituée aux libres espaces de la montagne pyrénéenne se retrouve dans le noir d'un cul-de-basse-fosse humide, glacé, terrifiant...
Quand on s'inquiète de renouveler la pitance de la femme nue, on s'aperçoit qu'elle ne gênera plus personne : elle était morte ! L'acte de décès, daté du 29 octobre 1809, signale la mort d'une femme sans nom, sans prénom, sans profession, sans domicile ni lieu de naissance et paraissant âgée de 45 ans environ.
Le lendemain de la macabre découverte, le préfet de Foix reçoit un courrier demandant le transfert immédiat de la «femme nue des Pyrénées» vers un hospice capable de l'aider à retrouver la raison. On peut se demander pourquoi il a fallu huit jours pleins pour qu'arrive à destination ce passeport pour la survie. A l'époque quatre jours auraient dû suffire. On peut encore aujourd'hui se demander si quelqu'un n'a pas sciemment retardé ce courrier salvateur pour éviter que la femme nue aux ours ne retrouve trop tôt la mémoire et ne se mette à raconter une histoire mettant en cause des personnes haut placées.
Dans la montagne, pendant quelque temps, les ours, désorientés, ont cherché leur amie humaine.


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