Ce soir, à partir de 19h 30 au stade Soccer City de Johannesburg, les Pays-Bas et l'Espagne animeront la dix-neuvième finale de la Coupe du monde. Ce sera une bataille sans merci et le vainqueur rejoindra le cercle restreint des sept nations qui ont déjà goûté à la consécration mondiale. Une chose est sûre : l'une d'elles va inscrire pour la première fois son nom au palmarès de la Coupe du monde. Jamais depuis sa création en 1930, la Coupe du monde n'avait offert un bouquet final aussi inattendu. Et pourtant. La logique a tout bonnement été respectée. Les Pays-Bas et l'Espagne ne sont pas arrivés là par hasard. Auteurs de quatorze victoires consécutives, les Néerlandais ne sont plus qu'à un succès du sacre historique, tout comme les Espagnols, champions d'Europe en titre qui n'ont perdu que deux fois en cinquante-trois matches. Les statistiques de la Roja impressionnent, son jeu aussi. La démonstration de maîtrise collective réalisée face à l'Allemagne (1-0) en fait la favorite de cette finale, la première de son histoire. Casillas est impérial dans son but, Puyol guide la défense comme jamais, Xavi est toujours précieux dans la dernière passe et Villa est très efficace devant le but. Reste à savoir désormais qui Vicente Del Bosque choisira pour l'accompagner en attaque. Le Barcelonais Pedro, qui a gâché une énorme occasion en demi-finale contre l'Allemagne après une partie très remarquée ? «El Nino», Fernando Torres, transparent depuis le début de la compétition mais souvent présent dans les grands rendez-vous ? Le Mancunien David Silva ou encore le Basque Llorente, peu utilisés ? Le sélectionneur espagnol n'a que l'embarras du choix, même si Pedro tient la corde. Côté néerlandais, le sélectionneur Bert van Marwijk, presque inconnu il y a encore un mois, devrait aligner son 4-2-3-1 classique pour la troisième finale de Coupe du monde de son pays, après celles perdues en 1974 et 1978. Van Persie jouera en pointe. Le joueur d'Arsenal n'a inscrit qu'un seul but (contre le Cameroun) depuis le début du Mondial mais il compte bien s'illustrer dans cet ultime affrontement. Pour Busquets et les milieux espagnols, le danger numéro un sera Sneijder, comme meilleur buteur du Mondial avec Villa, Müller et Forlan (5 buts) : «Il ne faut pas qu'il ait le temps de penser, sinon il peut mettre de bons ballons pour ses attaquants ou n'importe quel joueur dans une situation dangereuse pour nous», assurait le milieu barcelonais avant la partie. La méfiance sera de rigueur, et dans le camp d'en face aussi. D'autant que la défense est le petit point faible de cette équipe néerlandaise. Mais les Oranje parviennent à compenser grâce aux qualités techniques de leurs meilleurs joueurs tels que Robben, Sneijder, Van der Vaart ou encore Kuyt. Mais sur un match, tout est jouable... Et ce n'est pas le désormais très célèbre Paul le Poulpe, qui intrigue la terre entière avec ses pronostics, qui décidera du sort de la rencontre. Quoique... Pour la petite finale, il avait vu l'Allemagne gagner et elle a gagné. Cette fois, il a parié sur l'Espagne. Tout le monde est prévenu. Les équipes probables Pays-Bas : Stekelenburg, Van der Wiel, Heitinga, Mathijsen, Van Bronckhorst (cap.), Van Bommel, De Jong, Robben, Sneijder, Kuyt, Van Persie Sélectionneur : Bert van Marwijk Espagne : Casillas (cap), Sergio Ramos, Puyol, Piqué, Capdevila, Busquets, Xabi Alonso, Iniesta, Xavi, Pedro, Villa Sélectionneur : Vicente Del Bosque Arbitre : Howard Webb (Eng) Palmarès Coupe du monde: 13e participation, 4e en 1950 Euro: vainqueur en 1964 et 2008 Parcours au premier tour: 1re du groupe H (défaite 1-0 face à la Suisse, victoire 2-0 sur le Honduras, victoire 2-1 sur le Chili) 8e de finale: victoire contre le Portugal 1-0 Quart de finale: victoire contre le Paraguay 1-0 Demi-finale: victoire contre l'Allemagne 1-0 Palmarès Coupe du monde: 9e participation, finaliste en 1974 et 1978 Euro: vainqueur en 1988 Parcours au premier tour: 1er du groupe E (victoire 2-0 sur le Danemark, victoire 1-0 sur le Japon, victoire 2-1 sur le Cameroun) Huitième de finale: victoire contre la Slovaquie 2-1 Quart de finale: victoire contre le Brésil 2-1 Demi-finale : victoire contre l'Uruguay 3-2 La première place Fifa en jeu n L'enjeu de la finale du Mondial sud-africain sera double ce dimanche soir. Outre le fait de brandir la Coupe du monde, le vainqueur aura la possibilité de devenir numéro un au classement Fifa. L'Espagne, actuelle deuxième, possède le plus de chance de passer en tête. L'équipe de Vicente del Bosque sera première en cas de victoire ou de match nul, quelle que soit l'issue des tirs au but. Les Pays-Bas, de leur côté, auront moins de marge de manœuvre puisqu'ils devront impérativement s'imposer avant une éventuelle séance de tirs au but pour se hisser au sommet du classement FIFA pour la première fois de leur histoire. Troisième pour les Pays-Bas, historique pour l'Espagne n L'Espagne et le Pays-Bas s'affrontent ce jour, dimanche, à Johannesburg en finale du Mondial-2010, avec pour objectif de coiffer leur première couronne planétaire. La meilleure performance des Espagnols est une quatrième place au Mondial 1950, alors que les Pays-Bas ont échoué à deux reprises en finale face à un pays hôte ; en 1974 face à l'Allemagne à Munich et en 1978 face à l'Argentine à Buenos Aires. Ce match opposera deux équipes a priori portées sur le jeu offensif, même si elles s'appuient avant tout sur une défense solide, les Espagnols n'ont encaissé que deux buts lors de leurs six premiers matches, contre cinq aux Néerlandais. Del Bosque : «C'est le summum» l Le sélectionneur de l'Espagne Vicente Del Bosque a estimé, hier, samedi, qu'il n'avait «presque pas besoin de mots pour motiver» ses joueurs avant la finale de Coupe du monde ce dimanche entre son équipe et les Pays-Bas, deux équipes dont «les styles se ressemblent», selon lui. «C'est sûr qu'on va disputer un match qu'on ne joue pas tous les jours. On a eu des matches importants auparavant, mais une finale de Coupe du monde, c'est le summum. C'eût été encore mieux pour moi en tant que joueur, mais je dois accepter de le vivre comme entraîneur (rires). Les deux pays vont essayer de gagner la Coupe du monde, il n'y aura pas plus de pression sur l'une que sur l'autre. L'Espagne a une finale très importante contre un adversaire qui a aussi mérité d'être là. Ce seront deux sélections qui pratiquent un football agréable. Ce sont deux sélections qui ont des joueurs de grande qualité et des styles qui se ressemblent, il n'y a pas de grande différence. Ce ne sont pas des opinions qui vont décider de qui est supérieur entre l'Espagne et les Pays-Bas. Nous disposons de beaucoup de possibilités, d'un plan A, d'un plan B... avec des solutions différentes, des joueurs rapides, des joueurs de côté. Mais aussi des joueurs qu'on n'a pas beaucoup utilisés : les équipes se construisent dans la continuité, la régularité». n La rencontre sera également marquée par quelques duels de très haut niveau, et par l'affrontement à distance entre deux des meilleurs joueurs, et meilleurs réalisateurs (5 buts) du Mondial : l'Espagnol David Villa et le Néerlandais Wesley Sneijder. Le vainqueur de ce «duel» devrait logiquement être sacré meilleur joueur du Mondial-2010. n Dix-sept chefs d'Etat africains, des membres des familles royales espagnole et néerlandaise ainsi que de nombreuses stars assisteront à la 64e et dernière rencontre du Mondial. En revanche une incertitude concerne la présence de l'icône de la lutte contre l'apartheid, Nelson Mandela, affaibli par le poids des années (92 ans). Sa famille prendra une décision aujourd'hui dimanche. Van Marwijk : «Rester nous-mêmes» n Le sélectionneur néerlandais, Bert van Marwijk, demande à son équipe de se lâcher et d'oser contre l'Espagne, ce dimanche en finale de la Coupe du monde. «Mes joueurs savent ce qu'ils devront faire. Mais globalement, je leur dirai de rester eux-mêmes. D'oser... Nous devons rester nous-mêmes, conserver notre style. Miser sur nos points forts. Je respecte beaucoup l'Espagne qui est la meilleure équipe de ces dernières années. Mais je n'ai pas peur. Et j'ai dit à mes joueurs que je suis convaincu de pouvoir l'emporter. Je sens mes joueurs très confiants depuis le début du Mondial. Confiants mais pas arrogants. Face au Japon, à la Slovaquie ou à l'Uruguay, mes joueurs ont su rester humbles pour s'imposer», a expliqué l'ancien coach du Feyenoord, hier, samedi en conférence de presse. Casillas: «J'ai la boule au ventre» Pression n Le gardien et capitaine de l'Espagne, Iker Casillas, a avoué, hier, samedi, qu'il avait «une boule au ventre» à la veille de la finale du Mondial-2010 contre les Pays-Bas, ainsi que «beaucoup de nervosité» en raison de l'importance de ce match. «Je ressens beaucoup de nervosité comme avant tous les matches importants, et on en a eu dans tous les derniers matches, a dit le joueur en conférence de presse. Sachant l'importance du match, personnellement, j'ai la boule au ventre. Avant chaque match on prévoit une victoire, on ne pense pas à autre chose, c'est notre force mentale, a-t-il ajouté. On a réussi quelque chose de grand en ayant l'occasion de pouvoir disputer une finale de Coupe du monde, mais le pays, mes coéquipiers et moi ne nous en contentons pas. Il peut y avoir une expulsion, un fait de jeu bizarre, on espère à la fin gagner le match. Le début du tournoi n'a pas été comme on l'avait espéré, le jeu oui, mais pas le résultat, a poursuivi Casillas à propos de la défaite initiale contre la Suisse (1-0). L'équipe s'en est remise et va jouer la finale. Depuis tout petit on rêve de hisser la Coupe du monde, en tant que capitaine, ça me revient, mais je n'y pense pas trop. Le foot espagnol arrive à donner de l'espoir depuis trois ans et demi, depuis 2006, 2007, a détaillé le gardien. L'Espagne a un style qui s'est maintenu jusqu'ici, malgré le changement de sélectionneur et de joueurs. On a eu des résultats : en deux ans, être champions d'Europe et arriver en finale de la Coupe du monde, ça signifie qu'on a bien fait les choses.» Concernant l'adversaire, son coéquipier David Villa a dit s'attendre à «des Pays-Bas qui voudront attaquer». «J'espère un match similaire à celui contre l'Allemagne, a-t-il précisé. Je ne sais pas si c'est la clef, mais si on a le ballon comme face à l'Allemagne, on a des chances de gagner. On a hâte que le match commence, a encore dit l'attaquant. On se repose actuellement pour être à 100%, on sait qu'on va jouer un match historique et on doit s'y préparer». L'Espagne a-t-elle prévu une manière de fêter une éventuelle victoire ? «Non, on pense seulement à gagner, pas à ce qu'on fera après, parce qu'on sait que ce sera un match très compliqué, a répondu Villa. Bien sûr, si on gagne, on imaginera quelque chose et on fera sûrement beaucoup la fête». Busquets : «Il faut un plan anti-Sneijder» n Le milieu de terrain espagnol Sergio Busquets a indiqué comment il comptait neutraliser Wesley Sneijder ce dimanche soir lors de la finale de la Coupe du Monde. «Sneijder est un grand joueur, il l'a démontré dans toutes les équipes où il a évolué, en particulier cette année à l'Inter. Mais pour l'arrêter, on emploiera la même méthode que pour n'importe quel autre joueur, à savoir en étant solidaire, en restant groupé devant lui. La seule petite différence éventuellement, c'est qu'il faudra le presser davantage que d'autres joueurs. Il ne faut pas qu'il ait le temps de penser, sinon il peut mettre de bons ballons pour ses attaquants. Mais je ne suis pas plus inquiet que cela : nous avons déjà réussi à bloquer d'autres joueurs brillants dans cette Coupe du Monde, comme Ronaldo ou Ozil, et je suis persuadé que nous arriverons à en faire autant avec Sneijder», a confié le joueur du Barça en conférence de presse. Les légendes Oranje votent pour l'Espagne n Les légendes néerlandaises, Johan Cruyff, Ronald Koeman et Ruud van Nistelrooy, seraient très heureuses de voir les Pays-Bas remporter la finale de la Coupe du monde contre l'Espagne ce dimanche soir. Mais selon elles, la Roja privera les Oranje du titre suprême. «Le jeu qu'elle a développé contre l'Allemagne le prouve : l'Espagne, qui s'inspire du FC Barcelone, est la meilleure équipe au monde», a jugé Cruyff. «Le football pratiqué par la Roja est juste incroyable», a ajouté Van Nistelrooy. «Cette finale sera un grand match. Les deux équipes vont se départager lors de la prolongation et c'est la Roja qui l'emportera», a, pour sa part, prévu Koeman. Iniesta : «On doit hisser notre niveau de jeu» l Dans l'optique de la finale de la Coupe du Monde, Andres Iniesta, le milieu de terrain de la sélection espagnole, a appelé ses coéquipiers à se surpasser et jouer bien mieux qu'ils ne l'ont déjà fait dans cette compétition. L'Espagne a atteint sa première finale de la Coupe du Monde en remportant cinq de ses six rencontres. La Furia Roja n'a cependant pas totalement convaincu, puisque lors de ses trois ultimes sorties elle ne s'est imposée que sur la plus courte des marges. Pour battre les Pays-Bas en finale, elle devra être plus compétitive et c'est ce qu'assure son brillant milieu de terrain Andres Iniesta. «Nous allons mieux jouer parce qu'on doit très certainement le faire si on veut gagner cette Coupe du Monde», a-t-il indiqué, ajoutant : «ce qu'on a fait en demi-finale ne va certainement pas nous aider pour remporter la finale. Mais, j'ai confiance en mes coéquipiers. J'ai la certitude qu'on peut franchir ce dernier obstacle». Cannavaro remettra le trophée en jeu Le capitaine de l'Italie championne du monde en titre, Fabio Cannavaro, remettra le trophée de la coupe du Monde en jeu ce dimanche avant la finale du Mondial sud-africain entre les Pays-Bas et l'Espagne à Johannesburg, a indiqué, hier, samedi la Fédération internationale de football (FIFA). «Champion du monde 2006, l'Italien Fabio Cannavaro illustrera dès ce dimanche ce nouveau dispositif en arrivant sur la pelouse du Soccer City (de Johannesburg) avec le trophée de la coupe du Monde avant le coup d'envoi de la rencontre», entre les Pays-Bas et l'Espagne, a expliqué la FIFA dans un communiqué. «Le capitaine de l'équipe championne du monde en titre sera dorénavant la personne à remettre physiquement en jeu le trophée le jour de finale, l'apportant dans son écrin sur la pelouse avant de le révéler à tous les spectateurs et téléspectateurs», a précisé l'instance mondiale de gestion du football. Pour rappel, en début du Mondial, la Fédération italienne de football (FIGC) avait critiqué la FIFA parce que le Français Patrick Vieira, et non un Italien champion du monde, avait été invité à remettre le trophée à l'Afrique du Sud lors d'un concert à Soweto le 10 juin, à la veille du coup d'envoi de la compétition. van Bommel : «Détruire Xavi et Iniesta» l Les Pays-Bas et l'Espagne s'affrontent ce soir pour remporter le titre suprême. Depuis son sacre au championnat d'Europe, la Roja marche sur l'eau, et abordera cette finale avec le costume de favorite. Mais le milieu de terrain batave Mark van Bommel Bommel (33 ans, 60 sélections, 9 buts) entend bien donner du fil à retordre à ses adversaires du soir. «L'Espagne joue un jeu très spectaculaire. Ce sera très difficile de les battre. Nous devrons détruire leurs milieux et empêcher les meneurs de jeu de développer leur football. C'est notre objectif principal, car Xavi et Iniesta sont de grands joueurs. Ils sont les meilleurs à leur poste», a affirmé le joueur du Bayern Munich en conférence de presse. Et il ne fait aucun doute que le récupérateur hollandais, véritable esthète dans le vice, s'en donnera à cœur joie. Espagne, retour juste après le match n L'équipe d'Espagne, qui affronte les Pays-Bas en finale du Mondial-2010 ce dimanche à Johannesburg, a prévu de rentrer au pays dans la nuit de dimanche à lundi, selon l'encadrement de la sélection. La Roja prendra un vol charter aux alentours de 3h00 du matin (1h00 GMT), même si l'heure n'étant pas encore fixée. L'arrivée à Madrid se ferait en début d'après-midi, vers 14h 00 (12h 00 GMT). Lors de sa victoire à l'Euro-2008, l'équipe d'Espagne avait passé la nuit dans son camp de base de Neustift en Autriche après la finale (remportée 1-0 contre l'Allemagne), puis était rentrée à Madrid le lendemain.
