Nous avons ainsi replié très rapidement vers les monts du Zaccar où nous nous sommes abrités. Lors de cet accrochage, nous avions à déplorer la mort de notre compagnon Bouhamidi fils du Moudjahid Si Bouhamidi Abderrahmane, responsable FLN à Oued el-Alleug. Quelques jours plus tard, le 4 mai 1957, nous affrontions la même unité française (le 29e Bataillon) dans l'accrochage du Zaccar. Accrochage dans le Zaccar (Miliana) avec le 29e Bataillon de tirailleurs algériens (BTA), le 4 mai 1957 Le 29e Bataillon de tirailleurs algériens (BTA) avait son quartier à Fontaine-du-Génie (actuellement Hadjrat Ennous (Cherchell). II était composé de 850 soldats français. Pour tenter de nous surprendre dans cette région, le 29e BTA avait entrepris de contourner les chaînes du Dahra, par le Zaccar (Miliana), plutôt que de venir comme d'habitude en suivant le littoral par la route de Sidi-Semiane où par l'une des deux routes qui longent l'oued Messelmoune et l'oued Sebt (Cherchell), cherchant par là à éviter de se faire repérer par nos guetteurs et agents de renseignements parmi la population algérienne civile qui nous auraient immanquablement alertés. Mais nous fûmes tout de même informés de la présence des soldats du 29e BTA dans la région par les habitants qui les avaient vus arriver en provenance de Miliana. Et ce fut ainsi que Si Moussa Kellouaz, le chef du commando Si Zoubir, avait décidé que nous devions aller nous porter à leur rencontre, sans plus tarder, tout en nous recommandant de faire montre d'une grande prudence pour éviter d'être repérés par les avions espions (Mouchards) de l'ennemi qui survolaient sans arrêt la région. Il était deux heures de l'après-midi, nous devions faire vite afin de pouvoir situer et étudier avec précision les posi-tions du 29e BTA, puis choisir le meilleur emplacement stratégique possible pour notre commando, tout cela devant se faire avant l'arrivée du crépuscule. Après une longue escalade, notre commando se trouvait sur le point d'atteindre le sommet de la montagne, croyant que l'ennemi arriverait de l'autre côté ; au moment où notre premier groupe s'apprêtait à aller prendre position sur la crête, nous entendîmes soudain des coups de feu. C'était l'ennemi qui tirait sur nous. La crête était déjà occupée par un groupe de voltigeurs français qui nous mitraillaient sans retenue. Tête baissée et traînant les corps sans vie de Si Slimane et Si Mahfoud, qui avaient été fauchés par les premières rafales de l'ennemi, les membres du premier groupe reculaient précipitamment dans notre direction pour se mettre à l'abri. C'était comme si la foudre s'était abattue sur nous. Heureusement que l'avancée de notre commando n'avait pas eu lieu frontalement contre l'ennemi, ce qui nous aurait coûté des pertes en vies humaines beaucoup plus importantes que celles que nous venions d'essuyer. De fait, les chouhada Si Slimane et Si Mahfoud se trouvaient en tête de groupe, ouvrant la marche au commando. (à suivre...)