Manifestation n Le festival se poursuit au Théâtre national d'Alger. La troisième soirée de représentation a eu lieu hier. Le spectacle débute à l'extérieur pour cette soirée de samedi, sur l'esplanade du TNA. les seules barrières entre les artistes et le public sont une scène dressée à l'aide de tapis et de poteries pour délimiter l'espace. Là l'art lyrique, l'art populaire reprend ses droits grâce à une troupe de gouala, déclamateurs de poèmes. Un gallal, des bendirs, des bâtons et des costumes de bédouins pour rehausser le côté folklorique. Mais aussi des vers directement tirés du patrimoine de la poésie bédouine qui nous vient des portes ouest du Sahara algérien, poèmes qui ont déjà été mis en musique par des groupes tels que Es-Sed de Kenadsa. Après cette agréable attraction en plein air, le public est convié à entrer dans la salle Mustapha-Kateb pour assister à une comédie Hasta que la muerte nos separe (Jusqu'à ce que la mort nous sépare), interprétée par la compagnie argentine Mû. En entrant dans salle, on découvre trois comédiens assis, figés en arrière-plan du décor de leur pièce. Sur scène un tapis, un canapé, une table basse et un réfrigérateur pour décor. Soit la pièce d'une maison, les chaises disposées derrière représentent les autres pièces où l'extérieur de la maison permettant ainsi au comédien de sortir de l'espace scénique. Cette pièce écrite par le dramaturge Français Rémi De Vos en 2002 met en scène Simon (Javier Lorenzo qui retrouve sa mère (Mirta Busnelli) lors des funérailles de sa grand-mère. Il décide de passer le week-end chez celle qu'il n'arrivait plus à supporter. Dans le même temps, il retrouve Anne (Céline Bodis), une petite amie d'enfance. Celle-ci va malencontreusement casser l'urne où reposaient les cendres de la grand-mère… Il faut alors cacher cet accident à la mère ! À partir de là les trois personnages tombent dans un engrenage inattendu. Mise en scène par Paul Desveaux, l'œuvre a connu un franc succès à Alger. Succès très prévisible puisque le texte permet au metteur en scène et aux comédiens de devenir auteurs. Ajouté à cela le jeu très expressif et relevé des comédiens argentins, et l'on obtient un spectacle très énergique qui satisfait un public, heureux d'avoir regardé une belle comédie.