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Histoires vraies
L'assassin des petites filles (1re partie)
Publié dans Info Soir le 07 - 03 - 2011

Une minuscule fenêtre grillagée par où tombe la lumière blafarde du jour levant : Gustave Kobler, vieil ouvrier métallurgiste, est dans une cellule de la prison de Karlsruhe, en Allemagne. Il pleure. Le front appuyé contre un mur couvert de graffiti. Il vient de passer la soirée et la nuit les plus épouvantables de sa vie. Convoqué à la police, il pensait n'en avoir que pour un moment. Au lieu de cela, il a d'abord passé des heures à attendre, assis dans un couloir. Ensuite, interrogé sans relâche par les policiers, il n'avait qu'une idée en pensant à sa femme : rentrer à la maison. Il en est loin.
Au comble de la stupeur et de l'angoisse, il cogne sa tête chauve contre le mur en hurlant :
«Mais je ne suis pas un assassin ! Je ne suis pas un assassin !»
Dans l'obscurité, ses trois codétenus se retournent sur leurs planches :
«T'as pas fini de chialer ?
— Fous-nous la paix, vieille ordure !»
Longtemps après, Gustave Kobler est emmené pour un premier interrogatoire qui devrait être de la routine, mais le juge d'instruction se sent tout de même un peu gêné devant le regard étonné du suspect qui vient de s'asseoir en face de lui. Alors il s'excuse, se détourne, se penche légèrement, sort le chewing-gum de sa bouche et le jette dans la corbeille à papiers, avant de prononcer la phrase classique :
«Bon, alors.., vous savez pourquoi vous êtes ici ?»
Mais dans ce bureau sévère et triste du palais de justice de Karlsruhe, le suspect secoue négativement son crâne chauve. Ses paupières s'abaissent un instant sur des yeux bleuâtres et délavés, pour exprimer une lassitude terrible.
«Bon, eh bien, je vais vous le dire», grogne le juge d'instruction, tournant d'une main avec ennui les feuillets de son dossier, tandis que l'autre main caresse inlassablement un crâne lisse comme une boule de billard.
Il y a quelque chose d'étrange à la rencontre, l'un face à l'autre, de ces deux crânes nus. Mais celui du vieillard force le respect, celui du juge d'instruction a quelque chose d'obscène. Etonnant contraste.
«Vous êtes suspecté d'avoir commis quatre assassinats d'enfants... Le 4 avril : Gabrielle, neuf ans. Le 28 mai : Gilda, huit ans. Le troisième, le 17 juillet, ce fut Angèle. Enfin, hier matin, la police de Karlsruhe a découvert Heidi, six ans, dans le bois qui jouxte votre domicile. Rien que des filles. Qu'en dites-vous ?»
Gustave Kobler, soixante-deux ans, ouvrier métallurgiste, est incapable de répondre : il serre ses vieilles mâchoires et, d'un gros index au coin de chaque oeil, essaie de contenir des larmes.
«Je... Je vous en prie, monsieur le juge... II faut... que je voie ma femme.»
Le juge ne se laisse pas impressionner. Depuis qu'il remplit cette fonction, il a tout vu et tout entendu :
«Répondez-moi, s'il vous plaît. Vous connaissiez ces enfants ? Toutes les quatre ?»
Gustave Kobler le supplie de ses mains
jointes :
«Tout à l'heure, monsieur le juge. Tout à l'heure. Laissez-moi faire un saut jusqu'à la maison, je voudrais voir ma femme. Je reviendrai. Je vous promets que je reviendrai.»
Le juge d'instruction balance son crâne obscène avec agacement :
«Je me demande si vous avez conscience de la gravité de la situation ? Enfin, ces enfants, vous avez avoué les connaître, oui ou non ?
— Oui, monsieur le juge.
— On vous a vu avec Heidi dans les bois avant le crime, le contestez-vous ?
— Non, je m'y promène souvent.
— Qu'avez-vous fait avec elle ?
— Je l'ai vue ramasser des myrtilles. Parce que j'aime les enfants, j'ai toujours des bonbons sur moi. Je lui en ai donné.» (A suivre...)


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