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Histoires vraies
Il était gentil, papa (4e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 16 - 03 - 2011

Résumé de la 3e partie n Les policiers tentent d'enfoncer la porte. C'est finalement Sam B. qui leur ouvre, l'arme à la main...
Sam dit :
«Foutez-moi la paix, n'approchez pas.»
Il ne semble pas réaliser la situation. Le couloir est bourré de policiers, que pourrait-il faire avec son fusil ? C'est un fusil de chasse redoutable, mais il le tient canon en bas, et ne menace personne.
«Donnez votre arme.»
Il n'entend pas. Il répète comme une litanie :
«Foutez-moi la paix, n'approchez pas.»
Un homme avance, prudemment, de côté, un autre bouge en même temps, tandis qu'un troisième parle. C'est la technique pour désarmer un individu par surprise.
Le coup de feu surprend tout le monde. Sam B. a tiré dans le plancher, sans relever le canon.
«Foutez-moi la paix.»
Les hommes stoppent leur manœuvre. Dans le couloir, un policier donne discrètement un ordre en chuchotant : «Envoyez un homme par les escaliers de secours, qu'il essaie par la fenêtre...»
Sam B. recule un peu, considérant les uniformes qui lui bloquent le passage, d'un regard éteint. Il ne s'adresse à personne en particulier lorsqu'il commence à parler.
«Elles m'ont mis à bout de nerfs, vous devez comprendre ça... Deux chipies insupportables, braillardes, réclamant toujours quelque chose, se plaignant toujours de quelque chose. Sam est un imbécile, Sam n'aura jamais l'argent pour faire ça... Sam est un minable, Sam est un crétin. Des années que ça dure... Alors, voilà, ça m'a rendu fou.»
Il ne dira rien de plus. Il le dit d'ailleurs comme s'il ne croyait pas lui-même à une excuse quelconque. Et avant que les policiers ne bougent, il lève son arme et tire sur lui, dans la tête. D'un geste presque naturel, sans théâtralité, comme s'il ne croyait même pas au suicide.
Sam B. est mort sans être mort.
La chirurgie le sauvera. Si l'on peut appeler «sauver» maintenir en vie un individu qui n'a plus ni conscience, ni parole, ni regard, et dont le visage n'est plus qu'une moitié de visage. Un grabataire à trente-sept ans, un mort-vivant, à qui la justice ne peut plus rien demander.
Le peu que l'on sait vient des enfants. De Carolyn surtout, et de ce qu'elle a raconté à Mme Crombee, la patronne du pub, tandis que son père achevait l'histoire à sa manière.
«Maman n'est pas chic, elle est toujours sur son dos... et grand-mère aussi. Papa, lui, il travaille tout le temps, il nous emmène à l'école, il m'aide à faire mes devoirs, parce que maman elle n'aime pas ça. Maman elle aime bien se promener, elle veut toujours de belles robes. Papa dit toujours que s'il était millionnaire ça suffirait pas. Maintenant on n'a plus de maman. Je sais comment c'est, quand on est mort. On revient plus jamais. Grand-père il est mort, et il est plus jamais revenu. Moi je voulais que maman reste, surtout pour Franck, mon petit frère, lui il aime bien maman, il l'aime plus que moi.»
Carolyn a demandé quand son père allait revenir. La dame qui les emmenait dans un orphelinat a répondu délicatement que «papa était très malade» ; l'enfant n'était pas dupe.
«Vous dites ça parce qu'il est mort. Je sais bien qu'il est mort, et qu'on est tout seuls, Franck et moi. On est comme les enfants qui ont fait la guerre. Y en a plein, on les voit à la télévision. Je le sais parce que papa me l'a expliqué.»
Et puis Carolyn a dit aussi :
«Maman, elle voulait des sous pour divorcer, et puis elle voulait partir avec grand-mère chez un monsieur. Papa, lui, il voulait pas. C'est pour ça qu'il s'est mis en colère. Autrement, il était jamais en colère, il était gentil, papa.»


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