Constat n Les intermédiaires qui achètent et revendent le poisson dès son arrivée aux ports de pêche sont à l'origine de la flambée du prix du poisson dans notre pays. C'est ce qu'a affirmé le président du Comité national des marins pêcheurs (Cnmp). «Le poisson, notamment la sardine qui est l'espèce la plus consommée dans notre pays, passe par plusieurs intermédiaires avant d'arriver aux consommateurs, ce qui explique sa flambée», a indiqué, hier, Hocine Belout, lors d'une conférence de presse à Alger. Selon lui, chacun des intermédiaires prend une marge bénéficiaire avant de revendre le poisson. Ainsi de main en main le prix de cet aliment riche en protéines flambe systématiquement. A ajouter à cela le manque de contrôle sur la commercialisation du poisson. «Il existe dans notre pays un organe qui devrait contrôler le prix du poisson et d'autres produits mais cet organe, à savoir la Direction de contrôle de prix (DGP), ne fait pas son travail comme il se doit», a-t-il regretté. Sans le dire explicitement, il a reconnu la prévalence de l'anarchie dans ce secteur très important. Il n'est un secret pour personne que dans notre pays, la viande rouge n'est pas à la portée des ménages à faible et à moyen revenu. Le poisson était donc l'aliment de substitution. Mais à son prix actuel de 500 DA le kg, même la sardine devient progressivement un luxe. A une question de savoir si la tutelle est au courant des problèmes que rencontre le secteur de la pêche, M. Belout a expliqué que le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques sait parfaitement tout ce qui se passe mais ne fait rien pour remettre de l'ordre dans ce secteur vital. «Le ministère de tutelle a ordonné aux pêcheurs et aux commerçants de poissons de ne plus utiliser les caisses en bois pour la commercialisation du poisson, mais cette instruction n'a pas été respectée», a-t-il dit pour expliquer que les instructions de la tutelle ne sont en fin de compte que des lettres mortes. A ce propos, il a rappelé que la tutelle a fixé un premier délai pour le mois de septembre pour remplacer les caisses en bois, qui sont des nids à microbes, par des caisses en plastique mais personne n'a respecté cette directive. «Par la suite la tutelle a fixé une autre échéance pour le mois de mars, mais nous sommes déjà en avril et les commerçants et les pêcheurs ne se sont pas encore conformés à cette instruction, dont le but principal est de protéger la santé du citoyen», a indiqué M. Belout. Parmi les autres infractions, il a parlé de la pêche et de la commercialisation de sardines de moins de 11 cm. «Il est strictement interdit de pêcher et de commercialiser la sardine de moins de 11 cm, malheureusement on voit quotidiennement sur le marché national de la sardine de 4 à 5 cm mais les autorités restent les bras croisés devant ce phénomène qui risque de venir à bout de cette espèce déjà en voie d'extinction», a expliqué le président du Cnmp. Appel à la création d'une police de la pêche Il est temps de mettre de l'ordre dans ce secteur. Les autorités doivent réagir et imposer leur autorité car l'anarchie qui règne pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur le secteur mais aussi sur le commerce du poisson. «Nous demandons la création d'une police de la pêche comme c'est le cas dans plusieurs pays du monde afin de contrôler la pêche, veiller au respect des normes et de commercialisation de pêche, protéger l'environnement marin ainsi que le littoral qui a subi une grave dégradation ces dernières années à cause de la pollution», a déclaré M Belout.