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La sardine à prix d'or
Le kilogramme a atteint 400 DA à Alger
Publié dans La Tribune le 12 - 02 - 2009

La flambée des prix n'épargne désormais plus aucun aliment. Après les fruits, les légumes, la viande, le poulet et les œufs, c'est au tour de la sardine, le poisson du pauvre, de «flamber» sur les marchés et à la criée. En effet, les prix du plus populaire poisson bleu s'affolent ces jours-ci, allant même jusqu'à atteindre un seuil avoisinant 400 DA. «C'est du jamais-vu ! Naguère, on nourrissait de sardines les chats et aujourd'hui on ne peut même pas rêver de les voir dans nos assiettes. C'est incroyable ! Je n'aurais jamais imaginé que la sardine pouvait devenir aussi chère», s'écrie Mahmoud, 45 ans, père de famille, fonctionnaire de son état, qui est resté bouche bée depuis qu'un marchand de poisson du marché des «Trois Horloges» l'a assommé avec un 400 DA le kilo.
Notre malheureux interlocuteur, à la bourse bien modeste, a dû, tout simplement, rebrousser son chemin et revoir à la baisse ses prétentions pour les courses d'aujourd'hui. Il faut dire que dans plusieurs marchés de la capitale, le prix de la sardine oscille entre 350 et 400 DA. Rarement moins. Mais, dans la tête de Mahmoud, comme pour de nombreux citoyens, une seule question revient, incessante, comme une fringante rengaine : Pourquoi la sardine est-elle aussi chère ?
A la Pêcherie d'Alger, la réponse des mandataires et des pêcheurs est vite trouvée : c'est le mauvais temps. «Il a fortement venté ces deux dernières semaines. La mer était agitée et le conditions climatiques rendaient difficiles, pour ne pas dire impossibles toutes les manouvres de pêche en haute mer», expliquent-ils, tout en nous assurant que les prix reviendront à la normale dès que la tempête s'apaisera.
«La sardine est chère parce qu'elle est introuvable. Avec le mauvais temps, peu de pêcheurs se sont aventurés en haute mer. Dès lors, au lieu de voir des sardiniers qui débarquent avec au moins 30 casiers pleins à craquer, nous n'avons eu à nous mettre sous la dent que 3 à 4 casiers de 30 kilos par chalutier», relève pour sa part Mami, l'un des revendeurs les plus réputés de la Pêcherie d'Alger. Toutefois, nous l'avons constaté de visu, pour un seul casier de sardines, il fallait dépenser, hier matin, pas moins de 5 000 DA, ce qui donne un kilo de sardine entre 200 et 250 DA. Et en transitant d'un revendeur à un autre, il atterrit au détail pour au moins 300 DA. Après, c'est la spéculation qui entre jeu. «Chacun calcule son bénéfice comme il le souhaite. Il n'y a aucune règle dans ce secteur», prévient-on. «Des “gros bonnets” achètent carrément aux pêcheurs le poisson avant-même son déchargement. Les enchères n'ont plus cours dans nos ports. Ces maîtres poissonniers ont pour clients les restaurateurs et les hôtels. Lorsqu'ils achètent une cargaison de poisson, ils la revendent presque entièrement à leurs clients. Ils ne laissent que des miettes pour les détaillants. C'est pour cette raison que le poisson, notamment la sardine, se fait rare sur le marché», révèlent d'autres connaisseurs qui tiennent à dénoncer la main basse de ce qu'ils désignent comme étant «une mafia» du poisson. Celle-ci aurait détourné les fruits de la mer du marché national.
Au niveau du port de Bou Haroun, l'un des plus importants lieux de négoce au centre du pays, où la sardine est cédée à pas moins de 300 DA, les vendeurs de sardines pointent surtout du doigt les agressions répétées contre leurs lieux de reproduction près des côtes. Et par agression, il faut entendre la pêche à la dynamite.
Ils accusent ouvertement certains pêcheurs de recourir aux explosifs pourtant interdits par la loi. «De patrons de chalutiers et de sardiniers balancent des kilos de dynamite au fond de la mer. Les poissons touchés par la déflagration remontent à la surface où ils sont récupérés par les marins», déplorent nos interlocuteurs affirmant à qui veut les entendre que le poisson en Algérie est en voie de disparition. D'après nos sources, les poissons «dynamités» sont facilement reconnaissables à leurs vertèbres éclatées et à la couleur violacée de leurs ouïes. Leurs nageoires caudales et dorsales sont légèrement brûlées par les effets de la dynamite et leurs globes visuels sont exorbités. «La sardine, qui est un poisson bleu de passage, ne transite plus pas nos côtes car il a repéré les zones où la dynamite a été utilisée. Il faut savoir qu'il déserte pendant au moins 25 ans ces zones, selon des études scientifiques établies. Nos eaux de pêche s'apprêtent à devenir des territoires dépeuplés de sardine», signalent des poissonniers à Bou Haroun, bien au fait de ce dossier. Faut-il alors suspendre la pêche pendant des mois pour laisser la sardine se reproduire en paix ? Visiblement, oui. Faute de quoi, en Algérie, à ce rythme, dans quelques mois, on risque de manger la sardine au prix du caviar.
A. S.


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