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Suspense
La mystérieuse affaire de Styles (40e partie)
Publié dans Info Soir le 04 - 07 - 2011

Résumé de la 39e partie n John a un remords en voyant débarquer Miss Howard...
La tragédie aurait-elle eu lieu si Miss Howard était restée à Styles, ou le criminel se serait-il méfié de ses yeux vigilants ?
Je fus soulagé lorsqu'elle me prit la main, qu'elle étreignit avec sa violence habituelle. Les yeux qui rencontrèrent les miens étaient tristes mais non point chargés de reproches. Je devinai, d'après la rougeur de ses paupières, qu'elle avait dû pleurer amèrement, mais sa manière d'être gardait sa brusquerie coutumière.
— Je suis partie aussitôt après avoir reçu le télégramme. J'ai loué une auto afin d'arriver plus vite.
— Avez-vous mangé quelque chose ce matin, Evie ? demande John.
— Non.
— J'en étais sûr ! Venez, on n'a pas encore débarrassé la table, et on va vous préparer du thé.
Il se tourne vers moi.
— Hastings, voulez-vous la faire servir à sa convenance ? Wells m'attend. Oh ! Evie, voici M. Poirot... qui nous aide.
Miss Howard tendit la main à Poirot, mais jeta un regard soupçonneux par-dessus son épaule à John.
— Que voulez-vous dire : qui nous
aide ?
— Qui nous aide à poursuivre les recherches.
Il n'y a rien à chercher. L'a-t-on déjà emmené en prison ?
— Qui ça ?
— Qui ça ? Mais Alfred Inglethorp, bien entendu.
— Ma chère Evie, soyez prudente, je vous en prie.
Laurence est d'avis que notre mère est morte d'une attaque cardiaque.
— Laurence n'est qu'un imbécile, répliqua Miss Howard. Bien entendu, notre pauvre Emily a été assassinée par Alfred Inglethorp. Je vous ai toujours dit qu'il y arriverait un jour ou l'autre.
— Ma chère Evie, ne criez donc pas si fort ! Quoi que nous puissions penser ou soupçonner, il est préférable de veiller sur sa langue pour l'instant. L'enquête judiciaire n'a lieu que vendredi.
— Ah ça ! par exemple, répliqua-t-elle violemment. Vous avez tous perdu la tête, ma parole ! L'homme aura quitté le pays d'ici là. S'il a un peu de bon sens, il ne va pas rester tranquillement ici dans l'attente d'être pendu !
John Cavendish la regarda d'un air accablé.
— Je sais ce qu'il y a, dit-elle d'un ton accusateur. Vous avez écouté les médecins. Faut jamais faire ça. Que savent-ils ? Rien du tout, ou juste assez pour les rendre dangereux. Je les connais, mon propre père était médecin. Ce petit Wilkins est le plus grand imbécile que j'aie jamais vu ! Crise cardiaque ! En vérité, c'est bien ce qu'il dirait ! N'importe qui avec deux grains de bon sens verrait tout de suite que son mari l'a empoisonnée. J'ai toujours dit qu'il l'assassinerait dans son lit ; maintenant, il l'a fait ! Et vous ne savez que murmurer des sottises comme «crise cardiaque, et l'enquête aura lieu vendredi. Vous devriez avoir honte, John Cavendish !
— Mais que voulez-vous que je fasse ? demanda John qui ne peut s'empêcher de sourire. (A suivre...)


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