Un navire militaire espagnol de l'OTAN, qui a secouru une centaine d'immigrés en provenance de Libye, erre depuis cinq jours dans les eaux de la Méditerranée à la recherche d'un port qui accepte de les accueillir. Le navire participait au blocus maritime de la Libye, quand il a aperçu à environ 100 miles au large des côtes de ce pays une embarcation «avec quelque 105 immigrés en provenance d'Afrique du Nord», a déclaré un porte-parole du commandement maritime de l'OTAN basé à Naples (Italie). L'OTAN a alors déclenché une opération «Recherche et Secours», menée avec l'Italie et Malte, les deux pays les plus proches des côtes libyennes. Mais Rome a fait savoir que l'embarcation était trop éloignée de ses côtes et que le centre d'accueil de l'île de Lampedusa était saturé. Les autorités de La Valette ont également refusé. Le ministre maltais de l'Intérieur, Carmelo Mifsud Bonnici, a indiqué jeudi dernier que La Valette avait accepté de recevoir trois réfugiés nécessitant des soins médicaux, mais que les autres n'étaient pas de leur compétence, l'embarcation ayant été interceptée à 141 miles de la petite île, selon lui. «Le problème est du ressort de l'OTAN, certainement pas du nôtre et il leur appartient de le résoudre», a ajouté M. Bonnici. Depuis, la frégate espagnole «Almirante Juan de Borbon» parcourt les eaux méditerranéennes en attendant que des tractations diplomatiques sur le sort des malheureux aboutissent. Les immigrés seraient notamment de nationalité libyenne, tunisienne, ghanéenne. Parmi eux, figurent 17 femmes, dont quatre enceintes, et huit enfants.
