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Histoires vraies
Il causait à son balai
Publié dans Info Soir le 27 - 09 - 2011

Résumé de la 4e partie n Pris au piège de son mensonge, Benito persiste en faisant croire à Francisco que la photo de Rita Hayworth est celle de Soledad...
«Francisco voulait rencontrer sa fiancée, il voulait demander la main de Rita Hayworth ! Pour lui, c'était Soledad. Elle habitait soi-disant le village voisin, alors il a supplié Benito de l'accompagner. Pour parler au père, à sa place, pour demander la main de Soledad.
«Et ils sont partis tous les deux, à pied sur la route du village. Francisco emportait son argent, toutes ses économies, pour le montrer à son futur beau-père. Et Benito ne savait plus que faire. Il n'avait pas le courage de dire la vérité à Francisco. De lui dire : «Tu es trop bête et trop laid, avec ton grand nez, personne ne voudra jamais de toi.» Il n'avait pas la force de détruire le rêve, et ils marchaient tous les deux sur la route du village. Quelques kilomètres encore, et que se passerait-il ?
«On se moquerait de Francisco, tout le monde saurait qu'un petit balayeur était venu chercher Rita Hayworth dans un petit village espagnol pour lui demander sa main et lui offrir 2 300 pesetas. Francisco en mourrait de chagrin. La vie ne serait plus vivable.
«Alors Benito s'est dit : il doit mourir heureux. C'est moi qui l'ai rendu heureux, à moi de terminer l'histoire. Qu'il ne sache jamais que sa vie s'arrête là, à un kilomètre du bonheur possible et de l'espoir. Qu'il meure en se croyant aimé, puisque c'est toute sa vie. Sur la route, Francisco avait dit : «Elle est si belle, ma Soledad, et elle m'aime. C'est beau la vie comme ça, Benito.»
«Alors Benito l'a tué, à coups de pierre. Ce malheureux criminel n'a trouvé que cette solution. Il a pris la photo et l'a déchirée. Certes, il n'a pas déchiré l'argent. Mais il faut comprendre, un pauvre comme lui a le respect de l'argent, c'étaient les économies de Francisco. Son bagage pour le bonheur.
«Benito m'a juré qu'il n'était pas un voleur. Au village, quand les carabiniers l'ont vu courir, en sueur, et l'ont attrapé, il n'a pas résisté, il a remis l'argent, et a tenté de s'expliquer.
«Si je suis venu aujourd'hui parler à sa place, c'est que Benito a le sentiment qu'on ne l'a pas compris, et qu'on le prend pour un voleur et un assassin. Assassin, il l'est, certes, et il se repent de son crime. Il reconnaît sa lâcheté et sa bêtise. Mais il est trop tard. Francisco est mort. Ce que voulait Benito, c'est que l'on sache pourquoi. Peut-être serez-vous indulgents. Sinon, que Dieu nous pardonne à tous.»
L'abbé a terminé. Il s'en va. De loin, Benito lui fait un signe de la main, les larmes aux yeux.
Le juge se tourne vers lui :
«Accusé, levez-vous. Regardez le jury, avez-vous quelque chose à ajouter ?»
Benito renifle et se mouche maladroitement de la main.
«Le père a dit la vérité…»
C'est fini. Il n'y a pas d'autres témoins. Le drame s'est passé à huis clos. Francisco et Benito balayeurs sans famille et sans autres amis qu'eux-mêmes, ne seront jugés que sur les faits. Rien que sur les faits.
Une heure plus tard la sentence de mort est rendue. Benito Pascual a été exécuté en avril 1955. Ainsi que le voulait la loi espagnole, il a subi le «garrot vil». La mort par étranglement, pour avoir tué et volé, selon les faits établis.
Pierre Bellemare


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