L'événement «Espagnolas in Oran» s'est achevé, jeudi dernier, à Oran par la projection de l'ultime film de cette manifestation: «Soledad», film de Jaime Rosales, sorti en 2007, et magnifiquement interprété par Sonia Almarcha, Petra Martinez, Miriam Correa, Nuria Mencia, ainsi que beaucoup d'autres. Ce film, d'une durée de 2 h 13 minutes, raconte l'histoire de deux femmes. L'une, Adela, qui déménage de son petit village basque à Madrid. Là-bas, elle débute, avec les moyens du bord, une nouvelle vie, en compagnie de son enfant d'un an et demi. Elle tente de sortir quelque peu du gouffre en se dénichant un emploi d'un côté, et d'un autre côté en trouvant une amitié chez le couple avec qui elle partage le loyer. Cependant, cette vie parsemée d'ennui et de solitude bascule du jour au lendemain par l'avènement d'un douloureux événement. L'autre protagoniste est Antonia, la propriétaire d'un petit supermarché de quartier. Cette femme, âgée d'une soixantaine d'années, sinon plus, poursuit son petit bonhomme de chemin, sans aller voir ni à droite ni à gauche ; cependant, sa terne vie se voit altérée par les problèmes de ses filles. A intervalle régulier, ce film raconte l'histoire de ces deux femmes et des maints tourments qu'elles éprouvent tout au long de leur vie. Le réalisateur s'est attardé en des scènes pouvant paraître, de prime abord, futiles, sinon inutiles ; mais qui sont en fait d'une intensité féroce. Autre particularité: dans bien des scènes, on voit l'écran scindé en deux parties, chaque partie cadrant un décor spécifique, et le dialogue se poursuivre comme si de rien n'était ; comme si le réalisateur, voulant titiller les spectateurs, a décidé de jouer avec leur intellect. D'une façon générale, on peut dire que le public présent, ce jeudi, a eu droit au visionnage d'un véritable chef-d'oeuvre cinématographique ; et on ira même jusqu'à dire, pour signifier le degré d'estime qu'on attribue à ce film, qu'en bien des points, on lui trouve des similitudes avec «Intérieur», le célèbre film de Woody Allen.
