Election - Ellen Johnson Sirleaf, présidente sortante, est seule en lice au second tour à la présidentielle du Liberia, après le retrait de l'opposant Winston Tubman. Près de 1,8 million d'électeurs, sur quelque 4 millions d'habitants, sont appelés aujourd'hui à voter de 8h 00 à 18h 00 (locales et GMT) au lendemain de la dispersion sanglante des partisans de Winston Tubman qui s'est retiré de la course et a appelé à boycotter le scrutin, laissant seule en lice la présidente sortante, Ellen Johnson Sirleaf. Le scrutin sera supervisé par des milliers d'observateurs, dont ceux de l'Union africaine (UA) qui se sont déclarés «préoccupés» par le «mauvais signal» lancé par l'opposition par son appel au boycott. Le 1er tour de la présidentielle, couplé à des législatives et sénatoriales auxquelles le Parti de l'unité (UP) était également arrivé en tête, a été marqué par une forte participation (71%) et s'était déroulé dans le calme et dans des conditions libres et transparentes», selon les observateurs. Mais au moins deux personnes ont été tuées, hier, lundi, à Monrovia selon des journalistes, trois ou quatre selon le Congrès pour le changement démocratique (CDC), parti devant lequel s'étaient rassemblés des milliers de pro-Tubman qui entendaient marcher pacifiquement et ont été dispersés par la police anti-émeute. La Mission des Nations unies au Liberia (Minul, 8 000 hommes), a fait état d'un mort et de plusieurs blessés, sans en préciser le nombre. Elle a appelé les différents camps à la retenue et indiqué avoir saisi «les autorités pour prévenir toute escalade». L'annonce de la manifestation du CDC avait suscité des inquiétudes au Liberia et à l'étranger en raison d'importants risques de dérapages dans un pays se relevant doucement de guerres civiles, qui, de 1989 à 2003, ont fait quelque 250 000 morts. «Plus personne dans ce pays ne veut revenir à la guerre», a affirmé lors de ses derniers meetings Mme Sirleaf, 73 ans, prix Nobel de la paix 2011, arrivée en tête au premier tour du 11 octobre avec 43,9% des voix contre 32,7% à M. Tubman. Elle bénéficie du soutien de l'ex-chef de guerre devenu sénateur Prince Johnson (3e au premier tour avec 11,6% des voix) et du juriste Charles Brumskine (4e avec 5,5% des voix). Tubman, 70 ans, a expliqué son refus de participer à l'élection par des craintes de fraudes similaires à celles qu'il a dénoncées au premier tour. Il a accusé la présidente sortante d'avoir utilisé en masse «les ressources de l'Etat» pour acheter le ralliement d'autres opposants au second tour. Les partisans de Winston Tubman, très remontés contre la présidente sortante, scandaient : «Plus de guerre, nous voulons la paix» et «On ne va pas voter». Les manifestants, dont certains étaient surexcités, avaient prévu un défilé dans les rues de la capitale avec à leur tête MM. Tubman et Weah qui a affirmé : «la marche va continuer, car nous ne sommes pas plus importants que ceux qui ont été tués».