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Histoires vraies
Manon aux cheveux d'or (1re partie)
Publié dans Info Soir le 22 - 12 - 2011

Manon aux cheveux d'or... Thomas Lefranc caresse avec attendrissement la chevelure de sa fille Manon, en ce jour de Noël 1768. Manon a trois ans et c'est vrai qu'elle a des cheveux blonds magnifiques. Elle est d'ailleurs ravissante dans sa robe de fête blanche en broderie et elle sourit, de ses petites dents éclatantes, à la vie qui s'ouvre devant elle.
Il faut dire que Manon, fille de Thomas et Pernelle Lefranc, changeurs sur le pont au Change, à Paris, a tout pour être heureuse. La maison où son père exerce son activité et où vit s famille est luxueuse, même si elle est un peu curieuse. Elle est bâtie sur le pont même. Le magasin s'ouvre sur la rue, les chambres donnent sur la façade arrière d'où on peut contempler la Seine. Ce n'est pas une particularité. Tous les changeurs de Paris habitent dans des demeures semblables, sur le pont qui leur doit son nom...
Parmi eux, Thomas Lefranc est l'un des plus importants. Il est riche, très riche même. Manon a toujours été entourée d'une nom breuse domesticité, elle a les plus jolies robes, les jouets les plus précieux. Et, justement, en ce jour de Noël, ses parents ont une surprise pour elle. La femme de chambre arrive en tenant une superbe poupée, habillée d'une robe blanche, comme celle que porte l'enfant, et presque aussi grande qu'elle... La fillette ouvre des yeux émerveillés.
— C'est pour moi ?
Pernelle Lefranc sourit.
— Bien sûr, ma chérie...
Manon s'empare du jouet et le prend dans ses bras.
— Je l'appellerai Amélie...
Thomas Lefranc s'approche d'elle, attendri.
— Plus tard, tu épouseras un gentilhomme et tu habiteras à Versailles, chez le roi...
— Chez le roi !
— Oui. Fais confiance à ta bonne étoile...
Une bonne étoile : qui pourrait prétendre le contraire ? Comme elle a de la chance, Manon aux cheveux d'or, alors qu'il y a tant de misère autour d'elle dans la grand-ville et plus encore dans les campagnes du royaume de France !... Pourtant, tout cela n'est qu'apparence. Manon est née sous la pire étoile, une étoile toute noire, toute froide, toute glacée. Elle n'est pas encore apparue dans son ciel, mais elle va venir, elle est tout près.
Trois ans ont passé... Nous sommes à la fin de novembre 1771. Dans la maison du changeur Lefranc, on est partagé entre la joie et l'anxiété. Celles-ci ont élu domicile dans deux chambres voisines. Dans celle du couple, Pernelle Lefranc repose, souriante, sur le grand lit. Elle vient de donner naissance au second enfant qu'elle attendait depuis longtemps. C'est une fille, Charlotte.
A côté, Manon, elle aussi, est alitée. Mais elle ne sourit pas, bien au contraire. Elle est presque aussi blanche que ses draps et elle grelotte, malgré le feu qu'on a fait dans la cheminée. Elle serre contre elle sa poupée Amélie... Elle a été prise, il y a quinze jours, d'une fièvre aussi violente que brutale que rien n'a pu faire cesser, ni les sangsues, ni les potions, ni les saignées... Le médecin, qui vient de quitter sa mère, après s'être assuré qu'elle-même et l'enfant se portaient bien, vient l'examiner à son tour. Elle l'interroge d'une voix faible :
— C'est un petit frère ?
— Non, une petite sœur. Elle est belle comme un cœur.
Manon pousse un soupir de contrariété. Elle aurait préféré que ce soit un garçon.
— Je peux la voir ? Elle peut venir ici ?
— Ce ne serait pas raisonnable. Elle risquerait d'attraper votre fièvre.
Le docteur lui prend le pouls, lui examine la langue, le blanc des yeux et conclut :
— Nous allons continuer les saignées et vous allez guérir...
Et effectivement, quelques jours plus tard, la fièvre cesse brusquement. Manon peut se lever mais, elle le sent bien, elle n'est pas guérie. (A suivre...)


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