«Suite à des plaintes de commerçants et de citoyens, le ministère de l'Intérieur a décidé d'interdire l'organisation de manifestations et de tout autre moyen d'expression collectif à partir de ce jour ", écrit le ministère tunisien de l'Intérieur dans un communiqué publié hier mercredi. Il rappelle par ailleurs l'obligation pour les organisateurs de manifestation d'en aviser le ministère " au moins 72 heures à l'avance ", afin que " les mesures de sécurité adéquates soient prises pour protéger l'ordre public et les citoyens ". Les grandes manifestations à Tunis sont généralement organisées sur l'avenue Bourguiba, la grande artère de Tunis devenue le symbole de la contestation depuis la chute de Ben Ali. La dernière en date dimanche, dernier, organisée par des islamistes pour réclamer l'inscription de la charia dans la Constitution a été émaillée d'incidents. Un groupe de salafistes s'en est notamment pris à des acteurs qui avaient organisé un rassemblement devant le théâtre municipal de Tunis, situé sur l'avenue Bourguiba, pour fêter la journée mondiale du théâtre. Plusieurs associations, dont la Ligue tunisienne des droits de l'Homme, ont critiqué le ministère de l'Intérieur pour avoir autorisé les deux manifestations au même moment. D'autre part, les affrontements entre deux clans rivaux à El Ksar, dans le bassin minier du sud-ouest de la Tunisie, ont fait deux morts entre mardi et mercredi, et la tension restait très vive ce jeudi matin en dépit de l'instauration du couvre-feu.
