Pression - La nouvelle génération donne peu de temps et d'importance à la lecture qu'elle classe au même niveau que les loisirs ! Lire un livre prend du temps. En comprendre et assimiler le contenu encore plus. Une lecture appropriée nécessite aussi de faire un résumé. Pour les jeunes d'aujourd'hui, cette tâche est jugée trop dure. Ils estiment qu'on peut se passer du bouquin, tant qu'il y a Internet où on trouve tout ce dont on a besoin. Consacrer beaucoup d'efforts dans les études n'est pas un souci majeur pour eux, ils préfèrent plutôt faire leurs recherches à la «va-vite» afin d'avoir suffisamment de temps pour d'autres «activités». Interrogés sur cette nouvelle attitude, des étudiants et des lycéens sont unanimes à dire qu'avec le développement technologique, le livre est «dépassé». C'est le cas d'étudiants en sciences économiques rencontrés dans un cybercafé à Alger-centre. «Nous n'assistons même pas aux cours magistraux. Nous prenons la liste des thèmes inscrits dans le programme, nous faisons des recherches sur Internet et nous obtenons tout le nécessaire», disent-ils. «L'époque où les gens passaient des heures et des heures à scruter des livres est révolue. Puisque nous disposons d'Internet, pourquoi perdre autant de temps dans la lecture ? L'essentiel pour nous est de réussir aux examens, c'est tout. Et puis nous avons beaucoup de choses à faire ; effectuer des stages pratiques, trouver un emploi pour gagner notre argent de poche, faire du sport, regarder la télé…», lance Rafik, qui se proclame «capitaine de l'équipe». Ces étudiants vont à l'université seulement en période d'examens et pour les séances de travaux dirigés. Pour les ouvrages spécialisés, ils n'en connaissent que les titres et les noms de certains auteurs. «Ce n'est pas important de lire un livre. L'essentiel est d'avoir des connaissances et cela est possible sur la Toile. Même nos exposés, on les prépare à partir de sites spécialisés et ça passe très bien en classe», se félicitent-ils. Salima, étudiante en troisième année langue et littérature anglaises, est du même avis. «Je n'ai pas le temps de lire tous les romans inscrits au programme, car j'ai beaucoup d'autres matières. Heureusement que je peux avoir des résumés et analyses des romans sur la Toile et ça me soulage beaucoup. Sincèrement, je n'ai lu que deux romans. Même pour les cours de civilisation américaine, britannique et africaine, je les télécharge à partir d'Internet», reconnaît-elle. Le même motif est évoqué par la totalité des étudiants, et même des lycéens qui ne sont pas prêts à faire des efforts dans la lecture. Ils estiment que la Toile leur offre la possibilité d'effectuer leurs devoirs dans un laps de temps très court. D'ailleurs, le livre ne tient pratiquement aucune place dans leurs discussions. Ils sont plutôt préoccupés par les inventions technologiques, le football, l'emploi, le visa,etc. Internet a carrément détourné les apprenants de leur principale mission.