Déception n Aujourd'hui, le regret des joueurs est le fait que l'équipe soit tombée dans l'oubli. Ils demanderont à la FAF de faire de la date du 12 avril, date de la création de l'équipe, la Journée de la fête du football. Remontant le temps qui depuis s'est égrené, Mohamed Maouche dira que ce que l'équipe a vécu de 1958 à 1962 était «quelque chose de merveilleux». Mais l'équipe, se souvient Zouba, devait faire face à une difficulté sous la forme du couperet de la Fifa qui avait interdit aux fédérations de rencontrer l'équipe du FLN. Pour contourner cette interdiction, les pays de l'Europe de l'Est ont mis sur les feuilles de match que l'équipe allait rencontrer non pas les sélections nationales mais des sélections de syndicat. Zouba dira aussi que si «la Tunisie n'a soulevé aucun problème, ce n'était pas le cas d'autres pays arabes à l'image du Maroc qui a énormément hésité avant de jouer contre nous». Mais c'est l'histoire de l'équipe du FLN, dira-t-il. Une équipe qui a chamboulé la politique française entre 58 et 62. Pour Maouche, il ne fait pas l'ombre d'un doute que l'équipe a contribué, d'une manière ou d'une autre, au coup d'Etat de 1958. «Nous avons certainement participé à changer la donne.» La constitution de cette équipe est, de l'avis de cette ancienne gloire du football, «un coup de pub qui a permis de lever la censure en France et de faire connaître la Révolution algérienne. Désormais les Français savaient qu'il y avait une guerre en Algérie.» Pour Soukhane et Zouba, «la création de l'équipe du FLN est une action plus politique que sportive». Preuve en est, au départ il y avait 10 joueurs. Ce n'est qu'après que l'équipe a enregistré l'apport de 6 joueurs dont les frères Soukhane. Des joueurs très motivés. «Il fallait démontrer au public qu'il y avait des personnes déterminées dans le peuple algérien qui étaient aptes et capables. Qu'il y avait aussi une guerre contre un membre de l'OTAN. L'équipe a joué plus de 80 matchs. Des joueurs d'autant plus fiers de leur mission que Ferhat Abbas leur a dit un jour que leur «équipe a fait avancer la Révolution de 10 ans». «C'était pour nous flatter et nous faire plaisir», ont pensé les joueurs. «Mais nous n'avions pas besoin de cela pour nous sentir engagés.» Aujourd'hui, leur regret est le fait que cette équipe soit tombée dans l'oubli. Ils demanderont à la FAF de faire de la date du 12 avril, date de la création de l'équipe, la Journée de la fête du football, pour que les jeunes sachent qu'il y a une équipe FLN. «Cette équipe nous a donné l'amour du drapeau.» Un amour qu'on voudrait inoculer aux jeunes d'aujourd'hui. Et à ces jeunes, les gloires de l'équipe du FLN disent : «Aimez ce drapeau qui a été hissé, n'oubliez pas que nous avons été colonisés», tempête Hamid Zouba. R. K.
