Résistance - Les mères qui travaillent peuvent, elles aussi, nourrir leurs enfants au sein car le lait maternel se conserve très bien au congélateur entre 5 à 6 mois, selon le Dr Zoubida Touimer. A propos des idées fausses qui circulent sur le lait maternel, le docteur Touimer signale que la femme qui travaille peut constituer un stock de lait de 5 à 8 jours au réfrigérateur et entre 5 et 6 mois dans un congélateur. A ce propos, la même intervenante a déploré certaines idées et rumeurs infondées qu'il faut combattre. Elle dresse une liste de ces idées fausses qu'il faut bannir «l'idée selon laquelle allaiter fait mal, ou bien encore l'obligation d'arrêter l'allaitement en cas de maladies ou de prise de médicaments. La durée de la tétée doit être limitée tout comme l'intervalle entre les tétées. Le bébé allaité doit recevoir des compléments d'eau par temps chaud. La mère doit laver ses mamelons avant chaque tétée. Une mère qui allaite doit manger plus pour produire le lait, doit boire beaucoup d'eau et faire attention à ce qu'elle mange. Une mère atteinte d'une infection ou dont les mamelons saignent, ne doit pas allaiter. Il y a des femmes qui produisent du mauvais lait...». Autant de fausses idées qui empêchent les femmes d'allaiter. Par ailleurs, la même intervenante plaide pour la nécessité d'instaurer la culture de l'allaitement précisant que «la culture du biberon a été bien instaurée dans notre société». De son côté, le Dr Lilia Oubraham, spécialiste de la nutrition à l'Unicef, affirme que la situation de l'allaitement maternel n'est pas très réjouissante en Algérie. Selon une enquête nationale mixte réalisée en 2006 par l'Unicef et le ministère de la Santé, 30 % des femmes allaitaient jusqu'à l'âge de 18 mois. Mais c'est ce qui est dramatique, c'est que 7 % seulement des nourrissons âgés de 7 mois sont allaités exclusivement au sein. «Au vu des résultats de cette enquête nationale sur les connaissances, les attitudes et les pratiques des femmes» conduite par l'Insp en 2009, nous avons constaté que le problème se situe beaucoup plus chez le personnel de la santé que chez la population elle-même» affirme-t-elle ajoutant : «Cette enquête a mis le doigt sur un problème sensible, à savoir que le personnel soignant maîtrise moins bien que l'on pense les connaissances concernant l'allaitement maternel». Selon toujours la même spécialiste, le personnel de la santé est responsable de la transmission des faux messages sur l'allaitement maternel. Cette enquête a aussi mis le doigt sur la responsabilité de la société, de la famille et de l'administration. «Nous avons tous cette idée en tête que les femmes n'allaitent pas parce qu'elles travaillent alors que 16 % seulement des femmes sont actuellement actives.»