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Ainsi va la vie
Paroles irréfléchies (1re partie)
Publié dans Info Soir le 04 - 05 - 2013

Visite - Moins d'une vingtaine de minutes plus tard, Zahra se faisait ausculter par un médecin de garde de l'hôpital Parnet, à Hussein-Dey. Celui-ci sourit et se montre rassurant.
Malek sauta du lit et appuya sur l'interrupteur près de la porte de la chambre.
Il avait été si effrayé par le cri de sa femme qu'il en a oublié la lampe de chevet qui se trouvait à portée de main.
Dès que la lumière eut inondé la pièce, il s'assit au bord du lit conjugal pour rassurer son épouse. Celle-ci ne criait plus, mais elle avait les deux mains plaquées sur son ventre.
— Qu'y a-t-il Zahra ? lui demanda-t-il d'une voix inquiète. Je suis là... je suis là ! Tu as fait un cauchemar ?
— Non... C'est la douleur qui m'a fait hurler. J'ai terriblement mal, Malek ! Je crois que c'est pour bientôt. Emmène-moi à l'hôpital !
— Mais tu n'en es qu'à ton sixième mois...
— Je souffre... J'ai déjà été enceinte quatre fois et je n'ai jamais eu aussi mal... Oh !... voilà que ça me reprend, fit-elle en grimaçant.
— Essaie de ne pas crier trop fort, tu vas réveiller les enfants. J'enfile mon pardessus et je t'emmène à l'hôpital.
Moins d'une vingtaine de minutes plus tard, Zahra se faisait ausculter par un médecin de garde à l'hôpital Parnet, à Hussein-Dey. Celui-ci sourit et se fait rassurant. Il s'agissait de simples contractions sans gravité malgré la douleur qu'elles causaient.
De retour à la maison, Malek gronda son épouse gentiment :
— Tu as vu ? Ce n'est rien. Tu as juste réussi à perturber mon sommeil. Et demain, tu sais que je dois me lever de bonne heure.
Zahra le toisa :
— Tu es préoccupé par ton sommeil alors que je suis très mal en point. Je croyais que tu m'aimais, Malek.
— Cesse de dire des bêtises. Je t'aime, Zahra... mais je suis fatigué. J'ai besoin de me reposer.
Après un court silence, la femme de trente-cinq ans lâcha sèchement :
— Malek, je mourrai pendant l'accouchement.
— Aaoudou billah ! Qu'est-ce que c'est que ces propos lugubres, Zahra ? Tu as déjà accouché quatre fois et tout s'est très bien déroulé.
— Je sais, mais cette fois-ci, c'est différent. J'ai comme une très forte intuition.
— Oh ! Zahra, tu me casses les pieds ! Laisse-moi dormir, yerham yemmak ! (que les péchés de ta mère soient absous)
Il éteignit la lumière et Zahra s'empressa d'allumer la lampe de chevet qui se trouvait de son côté.
— Malek, avant que tu ne t'endormes, je voudrais te demander quelque chose de très important.
— Je t'écoute.
— Si je meurs... pense à nos petits ; ne te remarie qu'avec une femme douce et généreuse qui les aimera. (A suivre...)


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