Il y a bien longtemps, si longtemps que nul ne se souvient du moment où c'était, vivait sur la terre un peuple en communion totale avec la nature. Il chassait, pêchait, construisait des embarcations dans des troncs d'arbres brûlés ou fabriquait des mocassins pour ne pas avoir mal aux pieds. L'organisation de cette société était parfaite à bien des égards et les nombreuses tribus qui composaient ce peuple vivaient en harmonie. Dans une de ces tribus, il y avait un chaman appelé «Celui-qui-Sait-Tout». Il avait le pouvoir de guérir les maladies et de communiquer avec le monde de l'au-delà et les forces spirituelles qui habitent chaque élément de la nature : les animaux, les plantes, les astres, la pluie... Celui-qui-Sait-Tout avait une fille très belle prénommée «Caresse-du-Vent». Tous les guerriers de la tribu rêvaient de l'épouser parce qu'elle était pourvue de nombreuses qualités. Elle ne regardait aucun des guerriers qui lui faisaient la cour. Tout le jour, elle rangeait, nettoyait, faisait mille corvées pour elle mais aussi pour ses voisins. Jamais elle ne refusait de rendre un service. Son tepee (tente de forme conique) était le mieux rangé de la tribu et tout le jour, elle était affairée. Une nuit, pendant la saison des fruits bien mûrs, Caresse-du-Vent a fait un songe. Un Manitou lui est apparu. Le Manitou est un personnage qui possède des dons surnaturels - c'est la représentation vivante d'une des forces de la nature. Celui qui vient dans son rêve est le Manitou de l'Air. Il lui apprend qu'il l'aime depuis le premier jour où il l'a vue et que jamais elle ne trouvera sur la terre aucun homme qui réussira à la rendre aussi heureuse que lui. Le matin, lorsqu'elle se réveille, elle se souvient très bien de son rêve et elle en est troublée. Elle sort de son tepee pour aller chercher de l'eau fraîche et trouve juste devant l'entrée une superbe paire de mocassins brodés de perles multicolores. Sa jeune sœur «Perle-d'Orage» qui sort en même temps qu'elle trouve les mocassins fort à son goût et les lui demande. Caresse-du-Vent les lui donne et toutes les deux partent vers la rivière. (A suivre...)