Inspiration - Rym Wided Menaïfi est designer, donc conceptrice de modèles. Sa spécialité, voire son dada, est le vêtement traditionnel. «Je suis styliste, je suis designer de vêtement», dit-elle, et de poursuivre : «C'est vrai que la tendance est au mobilier et à l'aménagement intérieur, mais moi je me suis laissé aiguillonner par ma sensibilité. J'ai choisi le vêtement parce que c'est du design aussi, du fashion design, donc c'est un travail artistique qui mérite d'être mis en valeur, exposé parmi les autres créations.» Rym Wided Menaïfi, qui regrette que le design vestimentaire ne soit pas mis en valeur et largement vulgarisé comme c'est le cas pour le mobilier ou la décoration intérieure, dira : «La raison de ce manque d'intérêt s'explique, simplement, par le fait qu'il n'y a pas beaucoup de designers algériens évoluant dans ce domaine-là. Et cela pour la simple raison qu'il n'y a pas d'écoles de stylisme.» Rym Wided Menaïfi est médecin. Mais la passion pour le froufrou des tissus l'a détournée de sa vocation première. Interrogée sur la raison qui l'a poussée à s'investir dans le design du vêtement, elle répond : «La première des choses, c'est la passion. J'aime ça depuis mon jeune âge. J'aime la mode. J'aime la couture, donc ça a coulé de source, et puis je me suis intéressée au costume traditionnel algérien dont je fais ma source d'inspiration.» A la question de savoir pourquoi spécialement le costume traditionnel algérien, Rym explique : «Le costume algérien, notamment algérois, a quelque chose de particulier. Cette particularité paraît, de toute évidence, dans sa coupe, dans son origine. Il est porteur d'une histoire très riche. Dans certains modèles, on retrouve une touche ottomane, dans d'autres, une marque andalouse, africaine, berbère. Le costume est pluriel, c'est un tout. C'est un costume mixte. Il est unique. On n'en trouve pas de pareil ailleurs, dans d'autres pays. Malheureusement ce costume riche et très diversifié, à la fois original et authentique, est mal connu.» Le vêtement algérien est un design en soi. S'exprimant sur les contraintes rencontrées sur le terrain, Rym Wided Menaïfi dira : «Je suis artiste, et comme tout artiste, je rencontre bien sûr des problèmes. Il y a surtout le manque de main-d'œuvre qualifiée.» Autrement dit, Rym Wided Menaïfi déplore que les jeunes fuient le travail manuel, tout comme elle regrette le manque d'espace où travailler, c'est-à-dire avoir un atelier. Souvent le travail se fait, selon elle, à domicile.
