Appel aux dons, pages de publicité dans la presse locale, offres promotionnelles... Les cimetières québécois ne savent plus comment faire pour attirer de nouvelles ouailles. En deux ans, le taux d'inhumations a chuté de 4 %, voire de 30 % dans les plus petits cimetières. Résultat, faute de moyens, les cimetières québécois sont de moins en moins bien entretenus. D'autres sont tout bonnement abandonnés. Une situation qui commence à inquiéter sérieusement les autorités locales. Face à cette crise inédite, le cimetière de Saint-Eustache, à moins d'une demi-heure de Montréal, a opté pour des encarts publicitaires. «Mais c'est difficile d'expliquer dans une pub les avantages de venir chez nous», précise le responsable du lieu. Du jamais-vu pour ce cimetière qui n'avait presque plus une concession de libre voilà quelques années. Ce désintérêt s'explique en partie par la baisse de la pratique religieuse. L'autre cause, et non des moindres, est le boom de la crémation. Plus de 50 % des morts sont incinérés au Québec. Un regain d'intérêt qui trouve son explication par le faible coût de la crémation et le flou juridique qui l'entoure. Une majorité de Québécois jugent «trop cher de payer 200 dollars pour faire creuser un trou», lâche un spécialiste du secteur. Ce qui fait dire aux adeptes de l'inhumation : «Les cimetières vivent avec les défunts. S'il n'y a pas de défunts, c'est sûr que ça décline.» Le message est clair : les cimetières québécois recherchent des morts pour survivre.