Cause - L'absence d'aération est à l'origine de la majorité des asphyxies qui ne cessent d'alimenter l'actualité, alors qu'on vient à peine d'entamer la saison hivernale. Mais ce n'est pas la seule cause. La vente des produits contrefaits, ainsi que leur montage souvent confié à des personnes non qualifiées sont également à incriminer. «La négligence et l'ignorance du procédé d'utilisation de certains appareils sont la cause principale de ces accidents», assure Mohamed, vendeur de produits électroménagers à El-Hamiz. Pour se protéger des températures basses de l'hiver, certains n'hésitent pas à placer des chauffages dans des espaces dépourvus de toute aération. Des erreurs de prévention qui coûtent la vie chaque année à au moins une centaine de personnes. Les vendeurs rencontrés dans cette localité connue pour être le fief de l'électroménager, assurent que l'«ignorance est à l'origine de ces drames rapportés par les presse». «Les commerçants font de leur mieux pour satisfaire le client en matière de qualité et du prix. Mais c'est à lui de choisir, suivant ses moyens, l'aspect du chauffage et l'endroit prévu pour son installation», se défend Hakim au nom de tous les propriétaires des magasins d'El-Hamiz. Dans cet espace où sont exposés, pêle-mêle, différents chauffages, toutes marques confondues. Les clients sont avant tout intéressés par l'aspect général du produit et par son prix, vient ensuite l'origine de l'article. Ce dernier élément, souvent remis en cause dans ces catastrophes, «ne peut, en aucun cas, être responsable si les usagers ne prennent pas la peine de respecter le mode d'installation et d'utilisation recommandé par le fabricant», insiste Hakim qui revient sur les marques, entre autres Delonghi et Kiowa, «accusés à tort» dans ces asphyxies, selon lui. «Dire que ces produits ne sont pas conformes aux normes juste parce qu'ils sont fabriqués en Chine est une erreur», insiste-t-il sans toutefois omettre de rappeler la responsabilité des autorités en matière de contrôle et des importateurs. Certains parmi ces derniers n'hésitent pas à faire écouler leurs marchandises sans trop se soucier de la qualité et de la sécurité du consommateur. Profitant de cette clientèle inconsciente et peu exigeante, certains d'entre eux continuent à importer les chauffages sans cheminées bien qu'ils soient interdits par le ministère du Commerce depuis 2008. Les vendeurs interrogés à ce sujet disent s'en laver les mains, ne voulant nullement être mêlés à ces importations frauduleuses. La plupart se sont même montrés disponibles à faire plus d'efforts en matière de sensibilisation et d'information. Encore faut-il faire confiance aux consommateurs quant à la prise en considération des mises en garde formulées par le vendeur ? «Le dernier mot revient au client. Si les chauffages sans aération continuent à se vendre, cela suppose qu‘il y a une demande», rétorque un autre commerçant.
