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Des proportions alarmantes
Publié dans Info Soir le 16 - 06 - 2004

Insécurité «La criminalité se développe dans toutes ses formes.» Ce premier constat consiste à «tirer la sonnette d?alarme».
Un bilan des activités de la Gendarmerie nationale permet de dire que «le sentiment d?insécurité est de plus en plus profond», a affirmé le colonel Djerboua, chef de la section de lutte contre le crime organisé.
Ce bilan enregistre «61% des coups et blessures volontaires qui dominent les atteintes contre les personnes».
«Les vols dominent les infractions contre les biens avec 75%, poursuit-il, alors que les attentats à la pudeur et les viols représentent 51% des atteintes aux m?urs».
La délinquance financière voit naître de nouvelles formes de criminalité, inexistantes jusque-là en Algérie.
Il s?agit de l?émergence de sociétés fictives, du recyclage d?argent sale lié au trafic des stupéfiants et à la contrebande, de la corruption, de l?évasion fiscale et des faux documents.
A ce propos, le colonel Hallab a noté que «tous les documents officiels algériens sont falsifiables, sans exception». A titre indicatif, «le passeport algérien ne sera plus valable aux Etats-Unis en 2006», a-t-il signalé.
Au cours des cinq dernières années, de nouvelles formes de banditisme ont été remarquées. Les hold-up, les vols à main armé, ciblant particulièrement des agences bancaires et les recettes des P et T se produisent quasi quotidiennement. La gendarmerie a traité, durant les cinq derniers mois de 2004, 37 affaires et a arrêté 50 individus impliqués.
96 associations de malfaiteurs ont été démantelées permettant l?arrestation de 242 personnes.
«La contrebande continue à alimenter le marché informel. Elle touche toutes les activités commerciales, y compris le patrimoine culturel et historique», note-t-on.
Durant la même période, 1 677 affaires ont été traitées et 2 050 personnes arrêtées. Les réseaux liés à cette activité sont localisés à l?Est pour la contrebande du cheptel (291 affaires traitées), à l?Ouest pour le carburant (130 785) et au Sud pour le trafic de cigarettes (1 591 385).
Le colonel Maâmeri a relevé : «Cette forme de criminalité n?est plus aussi porteuse, c?est pourquoi les contrebandiers ont versé dans le trafic des stupéfiants.»
Ces cinq premiers mois de 2004, «692 affaires ont été traitées avec l?arrestation de 1 087 individus.
Il a été récupéré 1 922,8 kg de cannabis et 27 680 comprimés de psychotropes. Il en ressort que 65% des personnes arrêtées, dans ce cadre, ont moins de 30 ans», a souligné le colonel ajoutant : «Il s?agit de détournement de circuits licites vers des circuits illicites avec la complicité de certaines officines pharmaceutiques.»
Enfin, l?immigration clandestine, qui contribue dans une large mesure au développement de toutes les formes de criminalité, accentue le sentiment d?insécurité et elle est responsable, également, de la propagation de bon nombre de maladies, notamment le sida.
Les étrangers en circulation clandestine, chez nous, en 2003 sont des Nigériens (35%), des Maliens (20), des Syriens (7), des Guinéens (6), des Marocains (6) et d?autres nationalités (26).


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