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Une ville, une histoire
Pour que tombe la pluie (2e partie)
Publié dans Info Soir le 11 - 03 - 2014

Résumé de la 1re partie ■ La Kabylie au XVIIIe siècle. La sécheresse a contraint les habitants d'un village à solliciter les Ancêtres pour qu'ils leur viennent en aide.
En tête de ceux qui allaient «parler» aux ancêtres, il y avait Amokrane, le doyen du village mais également le vieux H'midouche qui lui succéderait en principe puisqu'il est le plus âgé du village après lui.
Quand les villageois arrivèrent au bord du lit de la rivière, Djaâfar, un bûcheron connu pour ses réflexions anecdotiques, demanda à Amokrane :
—Tu es certain Da Amokrane que les esprits de nos ancêtres se trouvent dans le lit de cette rivière ?
Le vieillard ne trouva pas cette question amusante, bien au contraire. Et puis, il savait à quoi faisait allusion le bûcheron. Il ne croyait pas aux esprits. Il lissa sa barbe blanche et répondit :
—Les esprits de nos ancêtres élisent domicile habituellement dans le plus vieil arbre se trouvant le plus près de notre village. Mais dans les moments difficiles, il faut les chercher dans le lieu qui symbolise le mieux notre désarroi et la peine que nous endurons. Et en ce moment, ce qui illustre le mieux le problème que nous vivons c'est cette rivière complètement asséchée, sur le lit de laquelle des corbeaux sont en train de se promener comme pour mieux aggraver notre désarroi.
—Oui, c'est vrai, intervint le vieux H'midouche. Moi aussi j'ai pensé que le lit à sec de cette rivière pourrait être le lieu où nous attendent nos ancêtres. Les villageois racontèrent et décrivirent au lit de la rivière, par le biais de leur doyen, le vieux Amokrane, les affres qu'ils vivaient depuis des années. Après quoi, ils se regardèrent un bon moment. Puis comme ils n'avaient rien à ajouter à la description qu'ils venaient de présenter, le doyen se tourna vers un agriculteur et lui dit :
—Belkacem, tu es le plus jeune d'entre nous tous. Et tu as des enfants en bas âge. C'est à toi donc que revient la charge de demander aux ancêtres de nous aider et de descendre ensuite au milieu de la rivière pour entendre leur éventuelle réponse. (à suivre...)


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