Date ■ Le 1er janvier 2014. Un éboulement a lieu sur l'inter-tube de l'accès de secours pour piétons du tunnel Djebel El-Ouahch-Zighoud en chantier dans le cadre du projet de l'autoroute Est-Ouest. Selon des témoignages recueillis par des riverains, cités par des confrères, «une secousse a été ressentie vers 16h 30, accompagnée d'un important affaissement de la chaussée, ce qui a provoqué le glissement de certains véhicules stationnés sur la chaussée située juste au-dessus du tunnel qui fait l'objet de travaux de creusage menés par le consortium japonais (Cojaal), en charge de la réalisation du tronçon de Constantine de l'autoroute Est-Ouest». Rebelote : la semaine écoulée, le correspondant de la chaîne III de la Radio nationale a fait part d'une perturbation de la circulation automobile entre les wilayas de Skikda et d'El-Tarf au niveau du même tunnel en raison de la fermeture d'une partie de cet ouvrage qui ne cesse de faire l'actualité. Intervenant en février dernier sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, le ministre des Travaux publics ne s'est pas montré inquiet quant à tous ces éboulements répétitifs. Bien au contraire, Farouk Chiali a estimé qu'il lui a été accordé beaucoup plus d'importance qu'il n'en faut. Quant aux véritables raisons de l'effondrement, le ministre l'a imputé, se référant à des analyses, à un vide dans le sol. Pourtant des experts avaient à maintes reprises interpellé le gouvernement sur «l'inexistence de normes de calcul des ouvrages d'art et des infrastructures de base relevant des secteurs des travaux publics, de l'hydraulique et de l'énergie, et que cet état de fait pourrait comporter, sans nul doute, un danger pour les missions d'étude, de contrôle et de suivi à l'ensemble du mégaprojet de l'autoroute Est-Ouest», comme l'a rappelé dans les colonnes de la presse nationale, le Pr Abdelkrim Chelgoum, directeur du laboratoire Groupe génie parasismique, dynamique et sismologie (GPDS), président du Club des risques majeurs. Le même expert s'est posé autant de questions qui demeurent jusque-là sans réponses. Quelle est la mission exacte et la responsabilité de l'Agence nationale des autoroutes (ANA) ? Qui est le maître d'œuvre pour ce tronçon ? Quelles sont les qualifications du laboratoire de sol retenu pour l'investigation géologique, géodynamique et sismique ? Quel est le laboratoire qui est en charge du contrôle des matériaux (essais mécaniques et chimiques) ? Qui est le bureau chargé du suivi des travaux ? Quels sont le contenu et la nature des investigations géotechnique, géodynamique et géophysique exécutées sur ce site ainsi que les recommandations par rapport à la conception des tunnels ? Des questions auxquelles on aura peut-être les réponses un jour.
