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Constantine
Confessions du dernier luthier
Publié dans Info Soir le 10 - 05 - 2014

Artisan ■ L'un des derniers artisans capables de fabriquer un « 'oud arbi» à l'antique manière des mâalims (maîtres) de Constantine, parle de son expérience et de sa déception.
«Je n'ai jamais pu réaliser mes aspirations quant à ce métier que je désirais exercer dès mon plus jeune âge», confie d'emblée cet enfant du quartier populaire de Aouinet el-Foul rencontré dans l'atelier d'un de ses amis, menuisier dans la vieille ville de Constantine. Maâmar Boudiba, déçu mais non résigné, dit compter plus de travaux de réparations que de créations tout au long d'un parcours semé de déceptions.
Faisant figure d'exception dans la petite corporation des artisans luthiers, menuisiers par tradition, il souligne que c'est sa formation d'ouvrier ajusteur, acquise au sein d'une société des chemins de fer entre 1959 à 1962, et sa pratique au sein d'un orchestre monté avec «ses copains de quartier» dès l'adolescence, qui ont fait du métier de luthier un rêve réalisable. «J'ai créé mon propre atelier à domicile, mais les moyens financiers n'ont jamais suivi !», s'exclame, dépité, celui qui a également à son actif un passé d'enseignant du cycle primaire. Tout en manipulant de ses mains agiles aux doigts fins les pièces d'un luth en réparation, Si Maâmar donne libre cours à l'amertume accumulée tout au long d'une vie résolument vouée au luth, au malouf (musique andalouse typique à Constantine) et à l'amitié. Pourtant, lorsqu'il ramasse un soir de ses 20 ans, sous les arcades d'une rue de Constantine, un manche de guitare cassée, il lui confectionne un corps de mandole et quand l'instrument s'anime sous ses doigts, le jeune Maâmar comprend que la vocation est bien là.
Aujourd'hui l'artisan aux cheveux blancs et à la mise modeste tente de résister au naufrage qui emporte les secrets de fabrication du luth ancestral et engloutit, les uns après les autres, les vieux métiers et l'espace même où ils étaient pratiqués : la citadelle elle-même. Arpentant les venelles en ruines de sa ville natale, il estime que devant la rareté et la cherté du bois et des cordes en matériau naturel (boyaux), «les gens préfèrent se tourner vers des instruments plus abordables même s'ils sont de moindre qualité.»
Les quelques tentatives de sauvetage d'un savoir-faire unique semblent n'avoir pas été probantes. Lorsqu' un centre de formation professionnelle de la ville a engagé des artisans pour enseigner la lutherie, M.Boudida dit s'être retrouvé acculé à enseigner son art avec ses propres moyens face à des élèves que l'on avait «oublié de doter de matériel» pour leur apprentissage d'élèves artisans. «Il n'y avait que les murs. Au bout d'une année j'ai arrêté et à ce jour on me doit encore des salaires», se souvient l'artiste avec amertume. Entêté, Maâmar Boudida ne se résigne pas. Avec ses camarades du syndicat des artistes, il croit toujours possible d'amorcer «une renaissance» de l'art et des métiers de l'art à Constantine où le luth traditionnel, comme la guitare «couverte de rubans et de déchirures» de Pablo Neruda, continue de «chanter au-dessus des peuples comme un oiseau de pauvreté».


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