Effet La restructuration du manuel scolaire contribuera, selon les spécialistes, à concrétiser le principe d?une autonomie longtemps réclamée par l?enseignant. Selon Farid Benramdane, pédagogue et membre de l?ex-commission de la réforme du système éducatif, l?expérience menée par le ministère de l?Education nationale est très intéressante, en dépit des insuffisances soulevées aussi bien par les éducateurs que par les parents d?élèves. Cependant, la pédagogie en Algérie est une problématique de cette réforme, selon notre interlocuteur. «Celle-ci a, toujours, fonctionné sur le principe de la centralisation. L?ancien système est de type encyclopédiste, c?est-à-dire : l?enseignement est basé sur l?information et la connaissance, contrairement à la réforme actuelle qui est fondée sur la pensée et la réflexion.» Ce nouveau programme nécessite, donc, la mise à la disposition des élèves d?un nombre de mécanismes «cognitis», indique M. Benramedane qui expliquera à ce sujet qu?il s?agit d?apprendre à l?élève à synthétiser, à analyser, à critiquer et à extrapoler? «C?est une véritable révolution, et nos enseignants ne sont pas suffisamment préparés à ces nouveaux champs conceptuels.», a-t-il dit. Pourtant, les enseignants ont manifesté leur entière disposition à se recycler pour se mettre au diapason de ce nouveau système. S?agissant des imperfections dégagées dans ces nouveaux manuels, par un certain nombre d?éducateurs, notre interlocuteur a précisé qu?il est «naturel dans une première expérience d?enregistrer des erreurs, à condition qu?elles ne persistent pas.» De l?avis des différents pédagogues intervenus à ce sujet, il existe aujourd?hui en Algérie une grande confusion entre le programme et les manuels.» Or «un programme est un dispositif national de dispositions, à des contenus et à des objectifs pédagogiques. Pour un seul programme pédagogique, il peut y avoir une infinité de manuels scolaires. Et c?est justement cet éventail de choix qui va permettre au corps enseignant d?accéder à la liberté pédagogique», conclut M. Benramdane.