Accord ■ La présidence nigériane a annoncé hier la conclusion d'un accord avec Boko Haram mettant fin aux violences et prévoyant la libération, pour le moment incertaine, de 219 jeunes filles portées disparues, après leur rapt dans leur lycée de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. «Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre le gouvernement fédéral du Nigeria et Jama'atu Ahlis Sunna Lidda'awati wal-Jihad (groupe pour la prédication et le jihad, plus connu sous le nom de Boko Haram)», a déclaré le chef d'état-major de l'armée nigériane Alex Badeh. «J'ai donné des directives aux chefs des différents corps de l'armée afin que l'on s'assure que ces récents développements soient appliqués sur le terrain», a-t-il ajouté. Hier soir, la présidence nigériane, l'armée et Mike Omeri s'entendaient toutefois sur le fait qu'un accord de cessez-le-feu avait bien été atteint avec le groupe armé islamiste. «Les terroristes ont déjà annoncé un cessez-le-feu. Le gouvernement du Nigeria a fait de même», a souligné M. Omeri dans une déclaration séparée. Mais le porte-parole des services de sécurité nigérians a affirmé hier qu'aucun accord n'avait encore été conclu pour la libération des lycéennes. «Cet aspect n'a pas encore abouti mais nous nous en rapprochons de plus en plus», a déclaré le responsable du centre national d'information, Mike Omeri.Certains avaient émis des doutes sur un accord entre Abuja et Boko Haram, survenant juste au moment où le président nigérian Goodluck Jonathan est censé annoncer sa candidature à sa propre succession, en février prochain, et alors que les questions de sécurité sont au cœur du débat politique. D'autant que le gouvernement et l'armée nigérians ont déjà annoncé à plusieurs reprises la fin de l'insurrection armée qui a fait plus de 10 000 morts dans le pays ces cinq dernières années, et la libération imminente des lycéennes, sans que ces déclarations ne soient suivies d'effets. En parallèle, le premier secrétaire de la présidence, Hassan Tukur, a affirmé qu'un accord avait été conclu avec le groupe islamiste mettant fin aux violences et prévoyant la libération de 219 jeunes filles toujours portées disparues. «Ils ont accepté de libérer les jeunes filles de Chibok», a-t-il ajouté, faisant référence aux 219 adolescentes toujours portées disparues depuis leur enlèvement le 14 avril dernier dans leur lycée de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Ce kidnapping avait provoqué l'indignation internationale et un déferlement de bons sentiments, surtout lorsque le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait menacé de marier les captives de force et de les traiter en esclaves. Les différents services du gouvernement nigérian ont déjà par le passé diffusé des déclarations contradictoires sur des événements de première importance. L'incertitude demeurait ce samedi sur la libération de plus de 200 lycéennes, au lendemain de l'annonce par le Nigeria d'un accord de cessez-le-feu avec le groupe islamiste armé Boko Haram.