Impact ■ L'hésitation des pouvoirs publics à mettre en application des mesures coercitives constitue, selon les usagers de la route, un facteur aggravant du fléau des accidents. Durcissement des sanctions relatives au non-respect du code la route, mise en place d'un fichier national des cartes grises, instauration du permis à points, installation de chronotachygraphes dans les camions et les bus...Plusieurs mesures à même de juguler le fléau des accidents de la route ont été annoncées ces dernières années par de hauts responsables, mais sans dépasser le stade d'annonce. Pourtant, la mise en application de ces mesures constitue aujourd'hui plus qu'une nécessité au vu de la hausse constante enregistrée par les accidents de la route. L'histoire de l'instrument de mesure de la vitesse des poids lourds, appelé communément choronotachygraphe, est la plus «spectaculaire» de ces annonces non appliquées à ce jour. On en parle, en effet, depuis plus de cinq ans et le sujet est souvent réitéré à l'occasion de rencontres sur le sujet. Les poids lourds sont responsables de plus de la moitié des accidents mortels qui surviennent sur nos routes et la limitation de vitesse de ces engins mènera, sans nul doute, à réduire l'ampleur de ces drames. Les hauts responsables du secteur des transports en sont pleinement conscients, ils l'affirment régulièrement. Le retard accusé dans l'application de cette mesure demeure inexpliqué. Un «laxisme» qui permet aux conducteurs de ces engins d'agir en «maîtres» sur nos routes. Des camions roulent à vive allure et mettent la pression sur les conducteurs de véhicules légers, les poussant même à commettre, à leur tour, des manœuvres dangereuses, d'où des accidents qui surviennent au quotidien. Les poids lourds sont à l'origine, faut-il le rappeler, à plus de 40%, du nombre total des accidents, selon les statistiques. «Cette attitude des pouvoirs publics est incompréhensible. D'un côté, les hauts responsables admettent que les poids lourds provoquent un grand nombre de drames sur nos routes, et, d'autre part, ils hésitent à mettre en place ce système de contrôle de vitesse. Jusqu'à quand, allons-nous continuer à conduire sous le diktat de ces poids lourds ?», crient plusieurs citoyens. L'application des autres mesures dissuasives a connu le même sort que l'«histoire sans fin» du chronotachygraphe. Le permis à points tarde aussi à voir le jour, alors que sa mise en application était annoncée pour 2012. D'autres sanctions plus sévères en cas de non-respect du code de la route, d'excès de vitesse ou de manœuvres dangereuses attendent également leur mise en œuvre depuis plus de deux ans. «Les pouvoirs publics doivent comprendre que la sensibilisation, à elle seule, ne mènera nulle part. Si on veut vraiment limiter l'ampleur des dégâts causés par les accidents, il faut inévitablement contraindre les conducteurs au respect des normes de sécurité à travers des sanctions lourdes», soulignent plusieurs usagers de la route. En attendant la concrétisation des annonces, nos routes continuent d'être des scènes de drames...