A vingt-quatre heures du match des quarts de finale devant opposer l'Algérie à la Côte d'Ivoire, considéré comme une finale avant la lettre par les spécialistes du football continental, c'est la grosse concentration dans les deux camps, notamment dans celui de l'équipe nationale. En effet, contrairement aux Ivoiriens, plus détendus et libres de veiller en faisant la bringue, les Algériens se font plus respectueux des règles de préparation d'un tel rendez-vous. Chacun semble avoir sa façon de vivre un avant-match. Les Verts partent avec un avantage, celui d'avoir joué une journée auparavant et veulent en tirer profit, sachant que les Ivoiriens ont peiné vers la fin du match, à l'image de Yaya Touré, qui a dû quitter le terrain avant le coup de sifflet de l'arbitre pour être remplacé. La pression monte également au fur et à mesure que l'heure de la confrontation approche et l'on tente d'analyser les forces en présence pour voir sur quel détail il faut jouer. Chercher les points faibles et les points forts de l'adversaire, cela fait partie de la préparation d'un match. A ce stade de la compétition, les faiblesses s'amenuisent pour laisser place aux atouts que chaque sélection possède. En attendant le combat tactique que vont se livrer Eléphants et Fennecs demain soir à Malabo, dans une sorte de fable africaine, la comparaison entre les deux sélections fait apparaître presque un équilibre parfait, même si les Verts partent avec un léger avantage. Au classement FIFA, par exemple, les Algériens sont devant puisqu'ils sont les meilleurs du continent en occupant la 18e place, alors que les Ivoiriens sont 24e. Lors des éliminatoires, l'Algérie s'est classée première de son groupe avec 15 points, alors que les coéquipiers de Yaya Touré ont terminé derrière le Cameroun en totalisant 11 points. Même lors du premier tour, les Verts ont été plus offensifs avec 5 buts marqués, contre 3 pour les Ivoiriens. Quant aux confrontations directes entre les deux sélections, Algériens et Ivoiriens se sont croisés à vingt reprises, dont quatorze en amical avec une toute petite avance pour les Verts (7 succès contre 6). Par rapport à la moyenne d'âge, les deux équipes ne sont pas très loin : 25 ans et 9 mois pour les Ivoiriens et 26 ans et de 2 mois pour les Algériens. En gabarit, les Ivoiriens l'emportent de deux centimètres seulement (1,84m contre 1,82m). C'est dire que la partie de demain s'annonce difficile et très peu sont ceux qui peuvent parier sur celui qui l'emportera. Dans leurs déclarations, les deux sélectionneurs, français, ont affiché du respect pour l'adversaire, mais surtout leurs appréhensions. Hervé Renard redoute implicitement l'attaque algérienne qui, selon lui, renferme des individualités très techniques et rapides. Pour sa part, Gourcuff estime que les Ivoiriens possèdent des joueurs de rang mondial, notamment au milieu et en attaque, mais que leur défense demeure un peu fébrile avec des latéraux qui se portent souvent vers l'avant, laissant des espaces dont les camarades de Brahimi peuvent profiter. C'est au rusé Fennec de déjouer le mastodonte Eléphant ivoirien. Les Verts devront hisser encore leur niveau de jeu, comme ils l'ont fait face au Sénégal, voire contre l'Allemagne lors du dernier Mondial au Brésil pour venir à bout de cette Côte d'Ivoire qui ambitionne de décrocher le titre continental, après avoir tourné la page Drogba. Quant aux Fennecs, ils veulent faire mieux que leurs aînés en gagnant le trophée, mais surtout en Afrique. Ce ne sont donc pas les défis qui manquent pour faire de ce match, une belle empoignade. A Salah-Bey La comparaison Kadir égratigne Coach Vahid Le milieu de terrain algérien, Foued Kadir, a estimé que le sélectionneur d'Algérie, Christian Gourcuff, est plus serein que son prédécesseur, le Bosnien Vahid Halilhodzic, ajoutant qu'avec lui les joueurs ressentent moins de pression. «Gourcuff est beaucoup plus serein que Halilhodzic, c'est complètement différent à ce niveau-là, il y a moins de pression et pour nous je pense que c'est beaucoup mieux. Gourcuff a un comportement naturel, il ne parle pas plus que ça, il essaye de faire passer son message technico-tactique et d'apporter son expérience, et ça se passe bien avec lui. Avec Vahid, même si on gagne un match sur un score de 3 à 0, et qu'on n'a pas été très bon dans le jeu, il ne sera pas content. Il insistait toujours sur ce point-là», a-t-il indiqué. Pour le match face aux Eléphants ivoiriens, Kadir affirme que cette équipe reste redoutable. «A nous d'être vigilants face à une excellente équipe ivoirienne qui va récupérer à l'occasion Gervinho, un excellent joueur. Face à la Côte d'Ivoire, la clé du match sera les duels. Nous avons réussi à avoir le dessus dans cet aspect face aux Sénégalais, en dépit de notre petit gabarit, ce qui a fait ensuite la différence», a-t-il souligné. Le déplacement des supporters Raouraoua : «Pas avant la finale» Les supporters algériens feront le déplacement en Guinée équatoriale seulement si les Verts se qualifient pour la finale de la CAN. «Je ne pense qu'il soit possible de transporter des centaines de supporters algériens en Guinée équatoriale avant la finale. Les hôtels et autres lieux d'hébergement font cruellement défaut dans ce pays», a déclaré le patron de la FAF. «Si on parvient en finale, on peut prévoir des déplacements de nos fans avec des avions qui atterriront dans le pays hôte de la compétition le matin du match et repartiront une fois terminé, comme il a été fait lors de la rencontre face au Burkina Faso à Ouagadougou», a encore dit Raouraoua. Le président de la FAF a précisé en outre qu'une telle opération n'est pas du ressort de son instance. La fraîcheur Antoine Bell craint pour les Verts L'ancien gardien de but du Cameroun, Joseph-Antoine Bell, dit craindre pour la fraîcheur physique de l'Algérie face à la Côte d'Ivoire. «Contre le Sénégal, l'équipe algérienne a joué contre nature, elle a fait usage d'arguments physiques et athlétiques et la crainte, est-ce qu'elle a récupéré de ses efforts. Si elle a réussi contre le Sénégal, je ne suis pas sûr qu'elle puisse le rééditer contre la Côte d'Ivoire en ne jouant pas son propre football, c'est-à-dire technique à une touche de balle», a expliqué l'ancien gardien international. Guinée équatoriale - Tunisie Le Nzalang Nacional défie les Aigles de Carthage Comme en 2012 contre la Côte d'Ivoire, la Guinée équatoriale va jouer un quart de finale. Cette fois, c'est la Tunisie qui sera son adversaire. Dans un stade de Bata qui sera plein à craquer, le Nzalang Nacional va-t-il continuer à faire des miracles ? «Mes joueurs sont des artistes et ils vont donner du spectacle». Esteban Becker, le coach argentin de la Guinée équatoriale n'y va pas par quatre chemins. La Guinée équatoriale va jouer son quart de finale dans un stade tout acquis à sa cause avec 40 000 spectateurs. Esteban Becker affirme que ses joueurs, vainqueurs du Gabon, n'ont pas eu le temps de savourer. «Ils ont eu cinq minutes pour se réjouir et ensuite on s'est remis au travail», a-t-il lancé. «Si on gagne, on va faire un documentaire sur nous», poursuit-il. Pour sa part, la Tunisie se méfie. «On va jouer dans un beau stade. On a étudié notre adversaire et il nous a impressionnés». Leekens, sélectionneur des Aigles de Carthage reste confiant. «Notre groupe est encore plus solidaire». Ce qui ne l'empêche pas d'être méfiant : «J'espère que tout sera correct et je fais confiance.» Congo - RD Congo Un match de famille Respectivement premier du groupe A et deu-xième du groupe B de la CAN 2015, le Congo et le la RD Congo s'affrontent en quarts de finale dans un match qu'on peut considérer comme un derby, les deux pays étant des Etats voisins et leurs capitales étant les plus rapprochées du monde. Revenu à la Coupe d'Afrique des Nations après 15 ans d'absence, le Congo de Claude Leroy est parvenu à se hisser en tête de son groupe alors qu'il est resté 41 ans sans victoire lors d'une phase finale de CAN. De quoi se rendre compte que l'état d'esprit a changé au niveau des Diables rouges. Raison suffisante pour que Florent Ibenge, le sélectionneur de la RD Congo, soit prudent, surtout que son adversaire de samedi prochain est dirigé par l'un des entraîneurs les plus expérimentés. Le Roy est à sa huitième participation à une phase finale de Coupe d'Afrique. «Le ‘Congo-Brazza' est un adversaire redoutable avec un entraîneur (Claude Le Roy) plus que confirmé», confie Florent Ibenge, qui pense que cette rencontre sera un match de famille.
