Coup de théâtre ■ La Guinée équatoriale se qualifie pour les demi-finales grâce à sa victoire face à la Tunisie (2-1). Le pays hôte a bénéficié d'un penalty très généreux qui lui a permis de rester dans le match dans les arrêts de jeu du temps réglementaire. L'entraîneur de la Tunisie, Georges Leekens, avait senti le coup venir. Le technicien avait spontanément avancé qu'il faisait «confiance à l'arbitrage», mais aussi qu'il serait suivi «à la loupe», avant le quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) contre la Guinée équatoriale. Il faut dire que le pays hôte avait déjà bénéficié d'un penalty généreux au tour précédent face au Gabon. Cette mise en garde à peine camouflée n'a pas suffi, et c'est bien une décision de l'arbitre de la rencontre, Rajindraparsad Seechurn, qui a fait basculer le match, finalement gagné par la Guinée équatoriale (2-1). La Tunisie, dominatrice mais qui n'avait pas réussi à se créer beaucoup d'occasions jusque-là, a logiquement ouvert le score par Akaichi (70'), qui a manqué de peu le doublé dans la foulée (78'), et semblait se diriger tout droit vers les demi-finales. Mais dans les arrêts de jeu du match, l'arbitre a sifflé un penalty très sévère pour une faute peu évidente du défenseur Mathlouthi (90'+1), transformé par Balboa. L'ailier d'Estoril, un des deux seuls joueurs équatoguinéens à évoluer au haut niveau, a donné l'avantage aux siens lors des prolongations sur un but cette fois incontestable, un magnifique coup franc dans la lucarne (102e). Les Tunisiens, rendus très tendus par les nombreuses fautes sifflées à leur encontre, n'ont jamais réussi à revenir malgré quelques occasions comme une tête de Sassi (117'). Pour sa deuxième participation, la Guinée équatoriale se qualifie de manière inespérée pour les demi-finales, où elle rencontrera le vainqueur de Ghana-Guinée. Le match s'est terminé dans la confusion la plus totale: l'arbitre a dû se faire escorter pour rejoindre le vestiaire et ne pas se faire frapper par les joueurs tunisiens, dont certains l'ont été par les forces de sécurité locales. La réaction Leekens furieux contre l'arbitre et le penalty Georges Leekens, le sélectionneur belge de la Tunisie, était très remonté contre l'arbitre, déclarant qu'il avait commis une grosse erreur en sifflant un penalty inacceptable. «Le résultat est forcé. Ils sont à domicile, j'avais dit hier (vendredi) que j'espérais que l'arbitre soit au niveau, il ne l'était pas, c'est simple, c'est dommage. Nous sommes très malheureux, la Tunisie ne mérite pas ça. C'est une injustice», a dit Georges Leekens en conférence de presse. Le défenseur tunisien Hamza Mathlouthin n'a même pas touché le joueur. «Je dois protéger mes joueurs et je dois aussi protéger le football. Je suis entraîneur depuis 30 ans, j'ai eu beaucoup d'expériences, j'ai travaillé à l'étranger, mais ça, on ne peut pas l'accepter. Le coup franc, d'accord, il était parfait, mais le penalty est inacceptable. Tout le monde a rigolé, je n'en croyais pas mes yeux. Ce n'est pas beau pour le foot, c'est dommage. On n'a pas été traités comme il faut depuis deux semaines qu'on est là, et ça on ne l'a pas mérité, ça n'a rien à voir avec la Guinée équatoriale. Ce n'est pas seulement ce match, il y a deux penalties reçus et deux qu'on n'a pas reçus, c'est beaucoup en quatre matches. Une fois, d'accord, deux fois, d'accord, trois fois c'est difficile, quatre fois c'est trop!», a poursuivi Georges Leekens. Congo 2 - RD Congo 4 Les Léopards renversent tout ! Menée 2-0, la RD Congo a concrétisé sa domination pour s'imposer 4-2 dans le derby contre le Congo et se qualifier avec panache pour les demi-finales de la CAN 2015, hier à Bata. Les Léopards n'étaient plus apparus dans le dernier carré continental depuis... 1998. Ils restaient aussi sur neuf matches sans victoire en CAN. Mission accomplie, de surcroît dans un derby inter-congolais, entre deux pays frères quoiqu'aux relations politiquement fraîches. Le Congo de Claude Le Roy (8e CAN pour l'entraîneur français, un record), de son côté, a tout de même réussi son tournoi puisqu'il a connu en 2015 sa première victoire dans une CAN depuis 41 ans. Sur le terrain, c'était renversant. Les Diables rouges de Le Roy avaient fait parler leur réalisme... diabolique en inscrivant deux buts sur leurs deux seules occasions, par Ferebory (55') et Bifouma (62'). Mais la RDC a eu les ressources pour revenir par Mbokani (65'), Bokila (75'), et s'imposer grâce à Mpela (81') et encore Mbokani (90'+1). Les Léopards ont pourtant mis du temps à trouver le geste juste, notamment dans une première période qui souffrait d'un manque de rythme patent. Ils affronteront l'Algérie ou la Côte d'Ivoire pour une place en finale. Violences Brazzaville brûle, Kinshasa jubile Des violences ont éclaté hier soir à Brazzaville après la victoire de la République démocratique du Congo face au Congo (4-2) en quart de finale de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), tandis que Kinshasa célébrait sa joie. Dans un quartier du sud de Brazzaville, quelques centaines de jeunes se sont livrés à des pillages, notamment contre des magasins d'électroménager tenus par des Libanais, ont indiqué des habitants. D'autres témoins ont fait part d'affrontements entre plusieurs centaines de manifestants et des policiers antiémeutes dans le nord de la capitale. De l'autre côté du fleuve Congo, à Kinshasa, la victoire des Léopards sur les Diables rouges a déclenché des concerts de klaxons et donné lieu à des scènes de liesse populaire.