La presse tunisienne s'est indignée après la mort récente d'une journaliste par arrêt cardiaque à la suite de la lecture d'un article «mensonger» concernant sa vie privée. Assia Graja Guebsi, journaliste de radio, a été choquée en feuilletant les pages d'un journal à sensation racontant qu'elle avait été l'objet d'un viol, alors qu'il s'agissait, en fait, d'une tentative d'agression au domicile familial. Prise de malaise, la journaliste a quitté sa rédaction avant de succomber un quart d'heure plus tard à son domicile, situé à Sfax, ont raconté des témoins et proches, cités par la presse. L'Association des journalistes tunisiens (AJT) a déploré «un accident tragique» et dénoncé «le contenu mensonger» de l'article, paru dans un hebdomadaire tunisois de langue arabe, spécialisé dans les faits divers. Hier, Al-Wahda, organe du Parti de l'unité populaire (opposition parlementaire) s'interrogeait sur l'éventualité de poursuites judiciaires contre le journal incriminé. La journaliste, âgée d'une cinquantaine d'années, était une pionnière de Radio Sfax, depuis 1963, «une personnalité très respectée dans une ville où tout le monde se connaît», a indiqué Sofiane Benhmida, représentant de l'AJT. Ses collègues à Radio Sfax ont exprimé leur indignation et dénoncé, dans une pétition, le contenu de l'article incriminé, selon le journal Echourouk. «L'hebdomadaire coupable a publié des regrets, mais son erreur est symptomatique des dérapages et lacunes professionnels et déontologiques dans la presse à sensation», a dit M. Benhmida.