Remords ■ Si les nouveaux couples trouvent le chemin relativement facile pour mettre un terme à leur union, ils regrettent, souvent, leur décision prise dans la précipitation. Par la suite, chacun tente de donner des explications à cette séparation, même si cela ne sert pas à remédier à la situation, puisque le divorce est bel et bien consommé. «Personnellement, j'ai répudié ma désormais ex-épouse pour une simple mésentente sur les dépenses ménagères. Elle voulait garder son argent pour elle, et me demandait d'assumer seul les charges de la famille. Après deux mois de disputes, j'ai demandé le divorce», regrette Rabah, la trentaine, ingénieur en statistiques dans une entreprise publique à Alger. «Je me suis précipité dans ma décision, car si j'avais patienté et tenté de la ramener à la raison, on aurait pu échapper à cette situation désastreuse», reconnaît-il, regrettant l'attitude passive de son entourage immédiat, qui ne lui a pas conseillé de faire preuve de patience et de maturité. Mère de deux enfants âgés de cinq et trois ans, Lila enseignante de langue française dans un lycée à Boumerdès a mis fin à sa relation conjugale pour un simple problème de doute en l'honnêteté de son ex-époux, à travers le procédé El Khol'3. «J'ai cédé à des paroles de certaines parentes qui me disaient que j'étais victime de trahison et que mon ex-époux avait des relations extraconjugales. Ce sentiment de doute nous a empoisonné la vie pendant plus de trois années et j'ai fini par demander le divorce, même si je n'avais aucune preuve», relate-t-elle. «C'est maintenant que je me suis rendu compte de mon erreur fatale, surtout après que l'une de ces parentes a ouvertement proposé à mon ex-mari de l'épouser. C'est trop tard, et ce sont mes enfants qui font les frais d'un drame dont ils ne sont aucunement responsables», ajoute-t-elle, les larmes aux yeux, appelant, à l'occasion, les autres femmes à «faire preuve de prudence et de retenue avant de s'aventurer dans des décisions désastreuses». Les problèmes d'ordre socioéconomique constituent, également, une des principales causes de la hausse des cas de divorce. Crise de logement, instabilité professionnelle et absence d'horizons certains ont fini par détruire la liaison des jeunes couples. L'histoire de Naïma, 32 ans, est très édifiante à ce sujet. Nous avons assisté au drame de cette jeune technicienne supérieure en informatique, qui, en se présentant il y a quelques mois dans une entreprise publique pour chercher un emploi, a expliqué au responsable concerné que «son mari la menaçait de divorce si elle n'arrivait pas à trouver un travail, car il lui était impossible de subvenir seul aux frais de la petite famille». Le même responsable, incapable de répondre favorablement à sa demande en raison de l'inexistence de postes budgétaires ouverts, nous a avoué que cette femme est revenue, fin décembre dernier, pour le même motif, mais avec le statut de «divorcée». Faut-il en vouloir à son ex-époux d'avoir rompu le lien conjugal, pour son incapacité de prendre en charge les frais du loyer, de nourriture, du paiement des diverses factures et de la prise en charge médicale, etc.? La réponse de notre interlocuteur est des plus étonnantes à cet égard. « cette femme victime du divorce a donné raison à son ex-époux. Elle lui a même pardonné, puisqu'il était, selon elle, piégé de partout par une situation socioéconomique misérable», affirme-t-il. Plusieurs causes mènent à la triste réalité. Et le défi demeure le même : comment éliminer ces obstacles et opter, ainsi, pour une démarche préventive contre ces divorces qui se multiplient dans notre société ?.