Résumé de la 1ère partie n Un client arrive à la dernière minute chez Mllle Marthe, la fleuriste. Elle commence par refuser la commande, mais l'homme insiste tellement qu'elle accepte de livrer elle-même le colis… Après ce petit sermon intérieur, elle se décide : doucement, Marthe ouvre la porte de l'ascenseur «D» et un frisson immédiat lui glace la nuque et lui creuse l'estomac. Elle déteste ça ! On dirait un cercueil de luxe, avec moquette, lumière tamisée, et tous ces boutons. Il doit grimper à une allure folle, ou alors très doucement, avec une lenteur épouvantable. Bien sûr, elle est ridicule, elle le sait, d'ailleurs cette machine est moderne, et n'a aucune raison de tomber en panne, et puis il paraît qu'il y a des freins, que ça n'arrive plus, ces accidents horribles où les cabines se décrochent pour venir s'écraser plus bas, avec les corps disloqués de leurs passagers. Marthe pénètre dans la cabine, en tenant la porte d'une main. Le 28e étage, c'est là tout en haut, le dernier bouton, le dernier étage. II n'y a toujours personne, et toujours pas de gardien. Marthe prend sa respiration, lâche la porte qui se referme avec un soupir et approche avec précaution vers le bouton du 28e étage. Jamais elle ne prend l'ascenseur... elle déteste ces engins. Elle ferme les yeux, appuie, n'a même pas le temps de crier. Un sifflement, une chute rapide, et c'est le noir total. Que s'est-il passé ? Pourquoi l'ascenseur est-il descendu ? La porte est coincée, plus de lumière ! Où est-elle ? Dans le sous-sol ? Elle ne voit rien ! Rien ! Où sont les boutons ? Elle appuie comme une folle mais rien ne bouge, elle n'entend pas de sonnerie d'alarme. Elle se met à crier maintenant et à taper comme une démente sur les murs de la cabine. L'horrible, l'affreuse sensation de vertige lui fait tourner la tête, sa gorge se serre, elle étouffe, elle ne peut plus crier. Ce noir est affreux, elle est enfermée dans cette boîte, prise au piège infernal, tout vacille, la tête lui tourne, sa nuque raidie semble paralysée tout à coup, et Mlle Marthe se sent mourir. Elle perd connaissance... Plus rien, le silence, il est vingt et une heures. En bas, dans le sous-sol, le gardien de l'immeuble qui se bat depuis une demi-heure avec le tableau électrique qui commande les ascenseurs, se résigne enfin à abandonner. Le A, le B et le C fonctionnent, le dernier refuse, tant pis. Il est trop tard pour téléphoner à la compagnie. Il va mettre une pancarte au rez-de-chaussée et bloquer la porte. Mais en arrivant, allons bon ! En manipulant les circuits il a dû la faire descendre, et elle est restée coincée entre le 1er et le 2e sous-sol. On n'y voit rien. Pourvu que personne ne l'ait pris ! Le gardien cogne à la vitre du sous-sol, d'où l'on aperçoit le haut de l'ascenseur, mais n'obtient pas de réponse. Si quelqu'un était coincé, il répondrait. Il est 21 h 10. Le gardien accroche une pancarte sur la porte de l'ascenseur «D» au rez-de-chaussée et va se coucher. 21 h 30. Au 12e étage, un locataire appuie sur le bouton d'appel de l'ascenseur «D», constate qu'il ne marche pas, et prend l'autre, pour descendre. Il ne fait pas attention. Il ne peut pas imaginer que le fait d'avoir appelé la cabine «D» au 12e étage a provoqué quelque chose d'étonnant. Le système électrique est apparemment en folie, car la cabine coincée a un sursaut, et se remet à grimper des étages au hasard. Ce bond brutal, et la lumière revenue réveillent Mlle Marthe. Ça y est, ça marche ! elle va sortir ! sortir ! Mais c'était une fausse joie, à nouveau, l'ascenseur se bloque, à nouveau elle est dans le noir, son cœur s'emballe, et Marthe perd à nouveau connaissance, entre le 7e et le 8e étages. A suivre