Besoin n La nécessité d'externalisation des consultations spécialisées dans les polycliniques figure parmi les priorités du ministère de la santé. L'importance de la sensibilisation quant à la nécessité de développer l'hospitalisation à domicile (HAD) pour alléger la pression sur les établissements hospitaliers et garantir la bonne prise en charge des malades revient souvent dans les déclarations du ministre de la Santé. Abdelmalek Boudiaf semble beaucoup compter sur ce mode d'hospitalisation pour redorer le blason de la santé publique ternie par la mauvaise gestion, le manque d'hygiène, et les prestations qui laissent à désirer. Les autorités veulent adopter ce système qui permet d'assurer à domicile des soins médicaux et paramédicaux importants, pour une période limitée mais renouvelable en fonction de l'évolution de l'état de santé des patients. L'objectif principal recherché à travers le lancement d'un tel système est de remédier au cruel problème du manque de lits pour accueillir les patients dans les hôpitaux publics. Prenant les devants, le ministre a souligné que tous les établissements hospitaliers, à l'exception de ceux de la wilaya d'Illizi, disposaient d'unités spécia-lisées dans l'hospitalisation à domicile, ajoutant qu'une première séance de chimiothérapie a été effectuée la semaine dernière à Alger au domicile d'un malade atteint de cancer en attendant la généralisation de ce procédé sur l'ensemble des wilayas du pays. Boudiaf a par ailleurs donné carte blanche au secteur privé pour investir ce créneau. L'association «Medical Knowledge et Products» (MKP) est la première organisation à bénéficier d'une autorisation d'investissement dans l'hospitalisation à domicile en vertu du nouveau décret promulgué en 2015. Mener des activités dans le domaine de l'hospitalisation à domicile «nous permettra d'accompagner le malade et d'humaniser les soins», affirme le Dr. Ahmed Bayoudh, spécialiste en médecine interne (secteur public), qui a salué l'initiative de l'association de vouloir élargir l'investissement à l'hospitalisation à domicile, soulignant que ce nouveau service répondait aux aspirations du secteur sanitaire en matière de prise en charge des maladies chroniques. L'hospitalisation à domicile s'inscrit dans le cadre du plan national de réformes structurantes et profondes du système national de santé annoncé par le ministre. Cette nouvelle étape impliquera une «véritable révolution dans le domaine de l'offre de soins, de la gestion des établissements et de l'allocation des ressources sur la base de critères basés sur des objectifs clairs et une vision prospective de la santé», a indiqué le ministre. La phase de «pédagogie et de sensibilisation» est terminée et tous les acteurs du secteur, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent aujourd'hui s'imprégner des nouvelles orientations pour traiter les déséquilibres enregistrés sur les plans de l'organisation et de la gestion, a insisté le premier responsable du secteur. Les objectifs de cette nouvelle étape sont d'unifier la méthode de travail, réhabiliter les principes de discipline et de libérer les initiatives des staffs de gestion afin de s'adapter aux besoins effectifs de la santé. En vertu de ces nouvelles orientations, Boudiaf a rappelé que 2015 a connu la constitution de 365 équipes médicales ambulantes et l'exécution de 420.000 actes médicaux en zones reculées, en plus de la généralisation des soins à domicile et la réalisation de 2.000 interventions chirurgicales et de 22.000 consultations spécialisées dans le sud du pays.
