Vente n Ils proposent aux ménagères des bouquets de coriandre fraîche, de persil ou de céleri… D'aucuns les désignent dédaigneusement par «vendeurs de h'chiche (herbe)». Ils ne roulent peut-être pas sur l'or à M'sila où ils foisonnent, mais gagnent confortablement leur vie. Ce mini-business rapporte parfois, selon plusieurs vendeurs «spécialisés» qui ont accepté de répondre aux questions de l'APS, près de 3 500 dinars par jour, ce qui totalise (puisqu'ils travaillent chaque jour que Dieu fait) 105 000 dinars mensuellement (net d'impôts évidemment), soit bien plus que le commun des fonctionnaires. Un chiffre à multiplier par 3 ou 4 pendant le mois sacré de ramadan, avoue Fayçal, un jeune commerçant rencontré à l'entrée d'un marché de la ville. Ce jeune homme qui réside à la cité Boukhemissa, au nord-est de M'sila, fait dans «l'intégration verticale». Il conjugue, en effet, la vente à la culture de ces herbes. Il explique que la culture de ce type d'herbes sur quelques mètres carrés seulement, suffit à son bonheur puisque la coriandre fraîche, par exemple, se met à pousser de nouveau dès qu'elle est coupée. Un business qui permet à Fayçal de subvenir, seul, aux besoins de toute sa famille. Certains cultivent ces plantes, très appréciées car «bio», aux pieds des arbres fruitiers de leurs vergers. Une pratique assez répandue dans les régions d'En-Nouara et de Maâdher-Boussaâda (Boussaâda) où l'on exploite généralement de toutes petites parcelles à côté des domiciles. Mieux encore, il se trouve, dans la wilaya du Hodna, des familles qui consacrent des recoins des cours de leurs maisons pour cultiver la coriandre et le persil revendus, aujourd'hui, à 20 dinars le petit bouquet. Mais il n'y a pas seulement que la coriandre et le persil. Selon Ahmed B., agriculteur à Ouled Madhi, certains paysans se sont spécialisés dans la culture d'épinards (appelé ici «Salq») sur de vastes étendues, notamment dans le périmètre agricole de Maâdher-Boussaâda. Les feuilles de cette plante lorsqu'elle pousse abondamment à l'état naturel sur les berges des cours d'eau, sont plus petites, mais restent très demandées par les consommateurs. Certains vendeurs un peu moins futés que les «commerçants producteurs» achètent ces plantes potagères auprès d'agriculteurs avant de les revendre mais voient, dans ce cas, leur marge bénéficiaire rétrécir comme une peau de chagrin, la gerbe achetée à 15 dinars étant cédée à 20 dinars. Il reste toutefois que ces plantes vertes flétrissent rapidement, selon certains commerçants qui relèvent qu'un habitué des marchés «connaît exactement la quantité quotidienne dont l'écoulement est quasi assuré à chaque saison de l'année». Durant le ramadan, les épinards sont pratiquement boudés et la demande se focalise sur la coriandre et le céleri dont l'écoulement s'accélère vers la fin des après-midi. Il y a également un autre «débouché» que ces vendeurs de «h'chiche» investissent : les restaurateurs spécialisés dans la préparation de la chakhchoukha. R.L.