A en croire les experts, il ne faut pas attendre grand-chose de la réunion de ce dimanche des membres OPEP et non OPEP. Censée aboutir à un gel des niveaux de production afin de soutenir les prix, la réunion ne manquera pas de se heurter aux différends entre les pays concernés, notamment l'Iran et l'Arabie saoudite. Ces propos sont ceux tenus, ce dimanche, par le directeur du laboratoire de valorisation des hydrocarbures à l'Ecole polytechnique, le professeur Chems Eddine Chitour. Commentant la rencontre prévue, ce jour à Doha (Qatar), des membres OPEP et non OPEP, axée sur un gel des niveaux de production de brut afin de soutenir les cours, cet expert considère qu'il ne faut rien en attendre, compte tenu des relations tendues entre l'Arabie saoudite, et l'Iran, lequel n'entend pas baisser sa production. Il explique, aussi, son pessimisme par le fait qu'il y a une surabondance de 1,5 million de barils/jour, ajouté à des économies internationales «déprimées», des situations, poursuit-il, sur lesquelles est venue se greffer une «politisation» des problèmes techniques en raison de l'état de ces relations. Quand l'OPEP avait été créée, rappelle-t-il sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, elle avait pour ambition de défendre les intérêts des pays membres, or, indique-t-il, chacun parmi ces derniers tire de «son côté», d'où l'idée de la désigner comme une organisation «des pays du Golfe producteurs de pétrole» les autres adhérents n'y «comptant pas». «Quand je dis pays du Golfe», explique le professeur Chitour, je pense surtout à l'Arabie saoudite, qui dirige l'OPEP d'une «main de fer». En clair, poursuit-il, il ne s'est rien passé à la dernière réunion et il ne se passera rien cette fois, sachant que l'Iran a déjà annoncé qu'il envisage de ne plus «jouer». Face à la conjoncture préoccupante qui se profile sur le marché pétrolier, l'intervenant appelle à instaurer une transition et une «sobriété» énergétique en Algérie et à s'atteler à valoriser les nombreuses autres potentialités économiques que recèle le pays, sur la base d'un consensus national. Rappelons que les pays producteurs de pétrole membres et non membres de l'OPEP se réunissent aujourd'hui dimanche à Doha, pour trouver une solution à l'actuel surplus de pétrole et rétablir un équilibre sur le marché pétrolier mondial. L'Iran sera absent à la réunion. Les analystes sont divisés sur les résultats à attendre de la réunion de Doha, qui pourraient tout aussi bien renvoyer les prix à la hausse ou provoquer de nouveau leur effondrement. Lyès Sadoun