Au terme d'une partie haletante, l'Atletico Madrid s'est imposé face au Bayern Munich (1-0) hier soir, en demi-finale aller de l'UEFA Champions League. Dans une ambiance complètement dingue au stade Vicente Calderon, les Colchoneros ont débuté cette partie très haut en imposant une intensité folle à des Bavarois dépassés. Lancé dans la défense allemande, Saùl a réalisé un festival incroyable en éliminant trois joueurs avant d'ajuster Neuer d'une frappe enroulée (11'). Dans la foulée, les Munichois étaient tout proches d'égaliser, mais la tête de Vidal était sauvée sur sa ligne par Gimenez. Les troupes de Pep Guardiola étaient même à deux doigts de prendre un 2e but sur un duel perdu par Griezmann face à Neuer. Au retour des vestiaires, les Bavarois se sont montrés plus inspirés. Une domination nette traduite par une frappe lointaine d'Alaba sur la barre transversale et une tête de Javi Martinez sauvée in-extremis par Oblak. Contre le cours de jeu, les Colchoneros auraient pu faire le break sur contre-attaque, mais Torres a trouvé le poteau de Neuer. Malgré deux situations chaudes en fin de match, une tête de Benatia et une frappe de Vidal, les Munichois n'ont rien pu faire. Le match retour à l'Allianz Arena le 3 mai prochain promet d'être électrique. La fierté Simeone : «Nous nous rapprochons de la meilleure version de l'équipe» l «Ce match nous donne l'opportunité de jouer à Munich, dans un stade fantastique, avec des possibilités. En première période, nous avons été proches de ce que nous voulions faire, et la seconde a été proche de ce qu'ils voulaient faire. Je peux raconter des histoires intimes du groupe : nous avons demandé à Tiago (convalescent), hier, s'il voulait être retenu avec nous dans le groupe et il a dit oui tout de suite. Carrasco, avec une inflammation à la cheville, voulait jouer. Oliver avait une grippe et il m'a dit qu'il voulait jouer, mais qu'il n'était pas en condition pour aider l'équipe. Voilà ce qu'est l'Atletico Madrid aujourd'hui. Je suis très heureux pour ce club. Nous nous rapprochons de la meilleure version de l'équipe et nous avons imposé notre manière de jouer dans ce match». La frustration Guardiola : «On n'a pas su gérer» l «On avait beaucoup parlé des premières minutes contre l'Atlético et pourtant on n'a pas su gérer. À ce niveau, il faut être au top pendant 90 minutes. Mais toute la première période ne fut pas mauvaise. Je pense qu'on a bien joué 75% du match. Je suis satisfait de la prestation, on s'est créé des occasions, mais pas de résultat. C'est frustrant de ne pas marquer un but. On a encore 90 minutes pour marquer un but et prolonger les débats. Il faudra jouer intelligemment et être patient». Les joueurs Saul a été monstrueux, Xabi Alonso a coulé l Onze guerriers ou onze diables qui courent dans tous les sens en se battant sur tous les ballons, c'est à vous de choisir, mais voilà à quoi ressemblait l'Atlético Madrid hier soir. Evidemment, il faut mettre en avant certaines individualités comme Saul Niguez, auteur d'un one man show sur son but. Filipe Luis a aussi apporté un vent de fraîcheur sur son côté gauche en effectuant des percées mordantes. Mais pour exécuter le plan de jeu de Diego Simeone, il fallait une force collective énorme. Et les 11 Madrilènes ont tous répondu présent. Côté Bayern, Arturo Vidal a été le joueur le plus régulier. On lui a donné des coups, il a répondu. Ses deux partenaires du milieu ne pourront pas en dire autant. Thiago Alcantara et Xabi Alonso ont été étouffés par le pressing adverse. Lewandowski ? Fantomatique. Kingsley Coman et Douglas Costa ont été un peu brouillons, mais ils ont fini par exploiter quelques brèches. David Alaba a aussi posé des gros problèmes lorsqu'il est monté, mais ce n'était pas suffisant. Le tournant La frappe d'Alaba l Si la frappe d'Alaba ne s'était pas fracassée sur la barre à la 54e minute. A ce moment-là, le Bayern était mené 1-0, aurait pu revenir au score. Les Allemands ont commencé à pointer le bout de son nez en exploitant beaucoup mieux sa possession de balle. Pas attaqué à 25 mètres, David Alaba décoche une puissante frappe du gauche qui vient s'écraser sur la barre transversale. Le Bayern a manqué l'occasion d'inscrire ce précieux but qui vaut si cher à l'extérieur. L'action Le coup de génie de Torres l Fernando Torres, l'enfant chéri de Calderon, n'est pas passé loin d'inscrire un but magnifique face au Bayern Munich, en demi-finale aller de la Ligue des champions hier. Servi par Antoine Griezmann, l'attaquant espagnol a d'abord feinté pour se débarrasser d'Alaba avant de frapper de l'extérieur du pied… sur le poteau. Un geste de classe qui méritait bien d'aller au fond. La question Qu'en est-il des choix de Guardiola ? l Guardiola s'est-il trompé ? En partie. Son pari de faire débuter Xabi Alonso au milieu tout en laissant Thomas Müller sur le banc n'a pas eu l'effet escompté. L'ancien milieu du Real symbolise à lui seul l'échec de son coach. Ses 30 premières minutes à Vicente Calderon étaient issues tout droit d'un mauvais cauchemar. Muselé et constamment surveillé, il a peiné, même sur les relances les plus simples. L'Espagnol a retrouvé quelques couleurs en seconde période, mais son maigre bilan ne justifie pas sa titularisation. Le Bayern a perdu la bataille du milieu avant même de l'avoir commencée. Même son choix de faire sortir Kingsley Coman alors que ce dernier semblait monter en régime est difficilement compréhensible. Contre les Colchoneros, le Catalan n'a pas trahi sa philosophie, mais il s'est retrouvé à court d'idées. En 90 minutes, Pep Guardiola n'a pas trouvé la bonne formule pour résoudre l'équation mise en place par Diego Simeone. Le rempart Oblak, le gardien du temple infranchissable l Comme le nombre de fautes commises par l'Atlético en seconde période. Les Colchoneros ont été au bord de la rupture pendant toute la seconde période, mais ils n'ont pas durci le jeu plus que d'habitude. Ils se sont juste appliqués à bien défendre. La preuve. L'Atletico en Champions League au Calderon, ce sont 14 clean sheets sur les 16 derniers matchs, 519 minutes depuis le dernier but encaissé. Après ce match aller, l'Atletico est évidemment en ballottage favorable avec son but d'avance mais le Bayern a plus d'une raison d'y croire. Même si Oblak n'a pas tremblé, les Bavarois ont réussi à retrouver la maîtrise du jeu après la pause en forçant leurs adversaires à reculer… mais le Barça aussi y était arrivé en quart de finale et on sait ce qu'il s'est passé ensuite. Pour espérer se qualifier, la formation de Pep Guardiola ne devra surtout pas manquer son entame de match à l'Allianz Arena. L'équipe devra reprendre la partie comme elle l'a terminée à Vicente-Calderon. Dans le cas contraire, elle risquerait de se retrouver face à un défi encore plus grand que celui de remonter 3 buts à la Juventus en l'espace d'une demi-heure. Les buteurs Saul Niguez rejoint Neymar avec trois buts l L'Espagnol Saul Niguez, auteur du seul but de la demi-finale aller entre l'Aletico Madrid et le Bayern Munich (1-0) mercredi, a rejoint le Brésilien Neymar (Barcelone) au classement des buteurs de l'UEFA Champions League avec 3 unités. Saul, qui a trompé le gardien allemand Manuel Neuer après un exploit personnel, reste néanmoins très loin derrière le «roi» incontesté de la C1, le Portugais du Real Madrid Cristiano Ronaldo, absent à Manchester City mardi (0-0). CR7 domine le classement des buteurs européens avec 16 réalisations cette saison et 93 au total en C1. Il avait marqué 17 buts en 2013-14, record absolu, l'année de la Decima, la 10e UEFA Champions League remportée par le Real.
