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Histoires vraies
Le radeau du diable (2e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 28 - 09 - 2004

Résumé de la 1re partie Dans les chutes du Niagara, les quelques personnes qui s?y trouvaient sont restées figées, anxieuses.
Tout à coup, sans choc ni raison logique, le radeau de glace se brise en plusieurs morceaux, séparant le couple et le jeune garçon. L'iceberg sur lequel ce dernier est resté, étant plus petit que les autres, prend de l'avance et on voit l'adolescent crânement faire un signe d'au revoir à ceux qu'il a voulu sauver et dont le destin vient de séparer la route. Une fantaisie du courant pousse maintenant les époux vers la rive canadienne. L'iceberg s'y dirige rapidement et, un instant, les sauveteurs ont l'impression qu'il va toucher la berge. Il n'en est plus qu'à deux mètres environ et des mains se tendent déjà. L'homme mesure la distance du regard. Sa femme lui parle, elle semble vouloir le convaincre de sauter. Il s'approche du bord et la foule lui hurle de sauter.
Comme il va prendre son élan, l'homme se retourne et voit sa femme s'asseoir, tranquillement, sur la glace pour garder son équilibre. Alors l'homme revient vers elle et, tandis qu'un nouveau courant entraîne le bloc de glace vers le milieu du fleuve, on peut, à nouveau, les voir blottis l'un contre l'autre.
De son côté, l'iceberg du jeune homme s'approche à vive allure du deuxième pont métallique sur lequel les pompiers s'apprêtent à jeter des cordes. On voit le jeune garçon ôter sa veste et la déposer sur la glace. Il se tient prêt. Au moment où l'iceberg passe sous le pont, il saisit une corde et l'enroule autour de son poignet. Arraché brutalement du radeau de glace par la vitesse, il tombe à mi-corps dans l'eau glacée, mais il tient bon. Là-haut, les sauveteurs tirent en douceur. Lentement, sans à-coups, la frêle silhouette s'élève au-dessus des eaux, en tournoyant comme une toupie. Il reste trois mètres, puis deux. La foule hurle ses encouragements puis s'arrête tout à coup, car les mains du naufragé ont glissé le long de la corde. Et elles glissent encore et encore... D'abord lentement, puis plus vite. On le voit même essayer de se raccrocher à la corde avec les dents, et puis c'est la chute. Le malheureux fait surface à deux reprises avant de disparaître dans un tourbillon d'écume.
Sur l'autre radeau de glace, qui dérivait plus lentement, l'homme, à son tour, a saisi une corde. Il l'enroule autour de la taille de sa femme et fait un n?ud. La corde se tend, le couple s'accroche et l'iceberg ralentit sa route, mais la corde casse, trop fragile pour supporter un tel poids. Le couple retombe sur le radeau, heureusement plus large que le premier, et les voilà partis vers l'ultime chance de salut avant le saut du grand tourbillon : le troisième pont métallique que l'on voit se profiler à deux cents mètres de là. Etant donné la proximité de la chute, les eaux du Niagara prennent de la vitesse et le radeau de glace tangue à présent dangereusement.
C'est là que va se jouer le destin de ces deux êtres qui, il y a quelques minutes encore, riaient et prenaient des photos souvenirs devant ce paysage unique au monde.
Des centaines de curieux retiennent leur souffle, les yeux fixés sur ces deux silhouettes qui, de loin, paraissent glisser sur les flots. Des femmes sont à genoux, les mains jointes, et prient Dieu de sauver ces malheureux. Mais tout se passe si vite que les témoins ont du mal à réaliser les détails. L'homme a saisi une corde qu'on lui jette du haut du pont et qu'il passe autour de la taille de sa femme. Il fait un n?ud, comme la première fois, mais, estimant sans doute qu'il n'est pas assez solide, le défait et recommence alors que la corde commence à se tendre. Ses doigts sont-ils engourdis par le froid ? Estime-t-il que cette corde, comme la précédente, est trop frêle pour les hisser tous les deux ? On a l'impression un instant qu'il enroule la corde autour de son poignet, puis, au moment où elle se tend, il allonge son bras, la main ouverte comme dans un geste d'adieu et la corde s'échappe. L'iceberg poursuit sa route vers l'abîme.
Alors, tous les curieux qui assistent à la scène sont les témoins d'une scène tragique et belle : une scène de mort. L'homme embrasse longuement sa femme puis l'allonge doucement sur la glace. Il s'assoit près d'elle et la serre dans ses bras. Arrivés à quelques mètres du gouffre, l'iceberg se met à tournoyer et, lorsqu'il disparaît, happé par la chute vertigineuse, l'homme et la femme sont toujours enlacés.
Elle s'appelait Clara, lui, Eldrige. Ils avaient uni leurs destins six ans plus tôt, sous le nom de M. et Mme Stanton. Le jeune garçon s'appelait Burrell Heacock, il avait dix-sept ans. Tous trois avaient offert à l'éternel public des chutes du Niagara le spectacle du courage, de l'amour et de la mort.
Toutes ces choses que l'on ne trouve pas sur les cartes postales.


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