Résumé de la 1re partie n Après le départ de ses compagnons, Tsheshei resta assis pendant un certain temps avant de se décider à les suivre. Il ne pouvait plus marcher tant il était vieux. — Nous n'avons pas de filles, se fit-il répondre. — Ça signifie que je ne devrais pas m'arrêter ?» On lui répondit : «Le seul ici qui a une fille à marier a dressé sa tente de l'autre côté de la pointe, là-bas. — Ah ! Après tout, ce serait peut-être mieux que je passe tout droit.» On lui répéta que les seuls qui avaient une fille célibataire étaient campés de l'autre côté de la pointe. L'homme en question était justement devant sa tente en compagnie de sa femme et de sa fille. Quand le visiteur [Tsheshei] passa devant chez lui, il [son fils] se retira dans sa tente en disant : «Si on a affaire à moi, on n'a qu'a venir me trouver.» C'est à ce moment-là seulement que Tsheshei fit demi-tour en direction de la tente de son fils. Après avoir enlevé ses raquettes, il accrocha sa charge de graisse à un tronc d'arbre, feignant ainsi de ne s'arrêter que pour un moment. Mais il n'avait qu'une idée en tête, celle d'épouser sa propre petite-fille. Il entra, s'assit et dit à cette dernière : — Va chercher ma graisse. Elle sortit et se dirigea vers le tronc d'arbre. «J'espère qu'elle n'arrive même pas à soulever ce colis», se dit-il. Son vœu se réalisa. — Maman, cria la jeune fille, c'est impossible. — Tu n'as qu'a couper l'arbre, lui lança Tsheshei. La mère rejoignit sa fille à l'extérieur, mais elle fut tout aussi incapable de prendre le sac de graisse. — Coupez l'arbre !, répéta Theshei. Comme elles entreprenaient de couper l'arbre, Tsheshei pensa en lui-même : «Si seulement le colis de graisse pouvait s'enfoncer dans la neige.» Effectivement, dès que l'arbre fut abattu, le tout disparut dans la neige. Les deux femmes durent le rouler jusqu'à l'entrée de la tente. Tsheshei ne voulait pas que son «beau-père» [en réalité, son fils] touche à la graisse. Il s'avança vers l'entrée de la tente, mit un genou au sol et d'une seule main entra le colis, tout en soulignant qu'il n'y avait rien là de très difficile. — Le colis que j'ai laissé derrière moi était beaucoup plus gros, déclara-t-il. Il contenait la viande d'un caribou que mon père avait tué. Celui-ci vient d'un jeune caribou. Il découpa le pimi en morceaux et les personnes âgées furent conviées à un festin. Assises en cercle sous la tente, elles se mirent à manger. A suivre