Résumé de la 4e partie n Les cousins le détestaient aussi intensément qu'il les haïssait. Il lui fallait demeurer au-dessus de tout soupçon. Au revoir, Sue Ellen, dit-il. — A tout à l'heure, répondit-elle en agitant la main. Tout en étudiant les effets d'une nouvelle dose de cognac, Ellsworth entendit s'éloigner la voiture de sa femme dans la montagne, sur la route du col, vers le domicile de la cousine. Il sourit, car Sue Ellen venait de lui donner elle-même le moyen de la tuer. Elle rencontrerait la mort dans un tragique accident, de l'autre côté de la montagne. Un petit bricolage Sur les freins, et la voiture basculerait par dessus le parapet et tomberait trop bas pour que quiconque prenne la peine de mener une enquête. Ellsworth avait encore une semaine devant lui avant de devenir veuf. Sept jours durant, il fut presque poli avec sa femme, lui donnant quelques bons souvenirs. Le matin du dernier jour, il l'embrassa quand elle partit. — Au revoir, Sue Ellen, dit-il. Il se répéta ces mots de nombreuses fois pendant la journée alors qu'étendu, il rêvait à la manière de dépenser la fortune des Chatworth. Somnolant ; il souriait, en attendant l'arrivée des policiers venus lui annoncer l'accident. — Ellsworth ! La voix, agitée et féminine, appartenait sans conteste à Sue Ellen. Il ouvrit un œil, et la vit. Moche, grise, infiniment ennuyeuse et richissime, Sue Ellen était saine et sauve. — Tu ne croiras jamais ce qui m'est arrivé ! — Raconte-moi ça, répliqua-t-il avec lenteur. — Je venais de franchir le col quand brusquement les freins ont lâché ! J'ai crié et paniqué, je savais que j'allais mourir. Ellsworth se redressa, et s'assit. Jusque-là, tout était conforme à ses plans. Sauf qu'elle était là, pleine de vie. — Qu'est-ce que tu as fait, Sue Ellen ? Pour une fois, il portait un intérêt sincère à ce qu'elle lui racontait. — Ne ris pas, j'ai perdu la tête et j'ai appelé papa au secours : Papa ! Papa ! Aide-moi !», comme une véritable idiote. Et tout à coup, comme par magie, j'ai clairement entendu sa voix venant de l'au-delà, criarde et agacée comme autrefois. C'était surnaturel, comme s'il avait été à côté de moi, à hurler : «Ne te conduis pas comme une parfaite andouille, ma fille et ne me casse pas les pieds ! Cramponne-toi et fiche-moi -la paix !» On s'y serait cru. Elle avait lair totalement éblouie. — Eh bien, à quoi ça peut servir de se cramponner ? demanda Ellswotth. — A quoi ça sert ? Mais, j'ai toujours fait ce que me disait papa. Alors, je me suis cramponnée au volant. J'ai cessé d'agiter les bras et de me conduire comme une imbécile, voilà tout. Je pense que c'est ce que ma... ma vision céleste entendait, à quoi d'autre aurais-je pu me cramponner ? Ce message de mon cher papa m'a sauvée, j'ai tenu bon, et j ai négocié tous les virages jusqu'à me retrouver sur le plat. Et là, j'ai finalement précipité la voiture dans, la grange de cousine Tina pour l'arrêter. A suivre