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Les mots et les comportements d'un mois pas comme les autres / Petit abécédaire du Ramadhan des Algériens
Publié dans Info Soir le 01 - 06 - 2017

Voici, en guise de clin d'œil, un petit abécédaire du Ramadhan 2017 à Alger, concocté à partir des faits et comportements les plus observés chez les jeûneurs lors de ce mois particulier. Saha ramdankoum à tous.
A comme Adan
Sans doute le moment le plus attendu durant Ramadhan. Son attente donne lieu à une foultitude de comportements bizarroïdes, allant des hyper-impatients qui ne supportent pas d'attendre les dernières minutes avant l'adan et qui hurlent sur tout le monde; à ceux, nombreux, qui se réfugient dans les bras de Morphée lors de ces pénibles instants pré-adan, en passant par ceux qui préfèrent squatter la cuisine familiale, faussement intéressés aux manœuvres des femmes, mais les narines divinement chatouillées par les effluves prometteurs émanant des fourneaux. L'adan, c'est l'instant de la délivrance, car il sonne le coup d'envoi des agapes et pour cela, il est ardemment espéré du fond des tripes par les jeûneurs...
B comme bagarres
Il y en a eu de toutes les couleurs et de diverses gravités. Les bagarres sont un exercice incontournable durant Ramadhan. Cette année, beaucoup de citoyens affirment qu'il y en eu trop et dans trop d'endroits, au point où certains quartiers se sont transformés en arènes permanentes dédiées aux violences physiques de toutes natures. Le jeûne n'arrange évidemment pas le caractère reconnu passablement irascible de l'homo algérianus. Sans ses stimulants ordinaires, l'Algérien a tendance à voir plus souvent rouge que...rose !
C comme chaînes
Ce Ramadhan n'a pas différé des précédents par le nombre des endroits où il faut faire la chaîne pour s'approvisionner. Certaines pâtisseries ont acquis d'enviables réputations, à tel enseigne qu'on peut voir quotidiennement s'agglutiner devant leurs entrées, des masses de clients impatients d'acheter "le" kalbelouz, "les" gâteaux orientaux et "la" brioche ! De véritables commerces "labélisés" qui n'arrivent que difficilement à satisfaire une demande gloutonne émanant de jeûneurs obnubilés par les succulentes sucreries de Ramadhan et prêts à tous les sacrifices pour "en" apporter chez eux...
D comme dioul
Ingrédient indispensable par excellence durant le Ramadhan, la mince pâte feuilletée dite "dioul" servant à confectionner les tout aussi indispensables bourakate, fait l'objet d'un véritable marché à part à Alger. Les "vrais" connaisseurs n'achètent pas leur dioul n'importe où. Les bonnes adresses s'échangent de bouche à oreille et les vendeurs renommés de ce produit finissent très tôt leurs journées, les veinards !
E comme embouteillages
Alger vit au rythme d'un quotidien ramadhanesque infernal en matière de circulation automobile. Les bouchons y sont devenus routiniers, ajoutant aux affres de la faim, ceux d'une nervosité permanente et à fleur de peau des automobilistes, débouchant souvent sur des prises de bec hargneuses et très agressives. Le tout rend la capitale stressante et très pénible à vivre pour la majorité de sa population. Vivement qu'Alger soit désengorgée une bonne fois pour toutes...
F comme fainéantise
Aucun jeûneur ne l'avouera facilement, mais beaucoup ont néanmoins fait preuve d'une flemmardise toute particulière, propre au mois de Ramadhan. Cela concerne tous ces instants rognés subrepticement sur les horaires de travail, ces moments où la tête pique vers les genoux, les yeux se ferment doucement et où les préoccupations professionnelles cèdent devant certaines langueurs pesantes. Bref, Ramadhan ne pousse pas beaucoup de gens à la frénésie et c'est le moins qu'on puisse dire...
G comme gavage
On a beau le seriner à chaque Ramadhan, les jeûneurs nationaux succombent plus souvent aux sirènes calorifiques du gavage gargantuesque qu'aux bons conseils des médecins et autres nutritionnistes. L'Algérien n'arrivera sans doute jamais à gérer son mois de jeûne en fonction de son état de santé. Résultat, trop de citoyens contractent divers maux gastriques durant le Ramadhan, pour avoir davantage écouté leur appétit que les réactions de leurs corps et les conseils avisés de leurs entourages.
H comme houmma
La houmma, le quartier typique algérois, a retrouvé des couleurs durant les soirées du Ramadhan. La rupture du jeûne donne lieu à un regroupement général des ouled el houmma. Cafés, tabacs, jeux et tarawihs rythment la vie nocturne d'Alger, permettant des retrouvailles prolongées entre des gens qui ne se fréquentent qu'épisodiquement le reste de l'année. L'esprit du clocher est ressuscité le temps d'une brève période dans une atmosphère chaleureuse et conviviale. C'est là, à ne pas en douter, l'un des charmes les plus appréciés du Ramadhan.
I comme informel
Contrairement aux estomacs de ses "victimes", le marché informel prend outrageusement du bide pendant le Ramadhan. Omniprésent et doté de cette rare faculté de pouvoir s'adapter immédiatement aux désidératas de la clientèle, le marché informel national passe un Ramadhan plutôt opulent et ses heureux "professionnels" n'éprouvent pas trop de difficultés à prospérer au milieu d'une foule de jeûneurs transformés en acheteurs compulsifs.
J comme jeux
Les traditionnels jeux de dominos et de cartes ont toujours la cote et leurs adeptes s'en donnent à cœur joie pendant cette période. Néanmoins, une tendance est en train de gagner du terrain chez les plus jeunes : il s'agit des parties de conduite de motocycles que des motards opportunistes vendant aux enfants et adolescents des quartiers et cités d'Alger. Une activité qui suscite l'adhésion massive des jeunes, ravis de s'offrir une ballade sur une moto avant et après le f'tour.
K comme kalbelouz
Le kalbelouz, jadis produit phare du Ramadhan, est en train de perdre de sa superbe. Il rentre en quelque sorte dans le rang, vaincu par d'autres variétés de sucreries autrement plus sophistiquées. Même si beaucoup de gens continuent à en acheter, ce n'est plus en grandes quantités et tout semble indiquer que le kalbelouz se ringardise face aux concurrents orientaux plus savoureux et moins lourds à digérer.
L comme lenteur
Tout ralentit durant le Ramadhan. Les administrations somnolent, les guichets sont déserts, les élèves dorment sur leurs pupitres, leurs enseignants rêvassent, les piétons titubent et ainsi de suite, jusqu'à ce que le f'tour soit consommé. Alors, tout ce beau monde végétatif, se réveille comme par enchantement et la frénésie s'empare de la capitale, le temps d'un estomac bien calé !
M comme malades
Les malades imaginaires, ceux qui tombent régulièrement en faiblesse durant le Ramadhan, ont tendance à se faire plus rares. La mode a passé et désormais les seules personnes qui se permettent de "manger" ouvertement le Ramadhan, sont les malades chroniques lourds, ainsi que cette autre catégorie de malades, ceux que la raison a quittés et qui errent dans Alger du matin au soir...
N comme nuisances
Qu'elles soient sonores, olfactives ou visuelles, les nuisances ont eu la part belle pendant ce mois de jeûne. La pagaille généralisée et l'absence d'un minimum d'esprit civique chez la majorité de la population ont contribué à empoisonner l'atmosphère algéroise, ajoutant à la difficulté physique de l'acte du jeûne un surcroît de nervosité et de stress du plus mauvais effet.
O comme odieux
Il existe certains individus que le Ramadhan rend tout simplement infréquentables. Ils sont malpolis avec tout le monde, hurlent à tout bout de champ et passent leurs journées à collectionner les altercations et les échanges nourris de vulgarités avec leurs entourages. Leur esprit est branché en permanence sur la mauvaise humeur et malheur à ceux qui osent s'y frotter. Question simple : pourquoi jeûnent-ils ?
P comme pénuries
Mis à part une légère alerte sur le lait en sachet, ce Rmadhan 2017 se caractérise par l'abondance et la disponibilité de tous les produits de consommation courante. Les pénuries légendaires d'autrefois ne sont plus qu'un mauvais souvenir et, pour peu que le porte-monnaie le permette, le consommateur d'aujourd'hui a l'embarras du choix. Le libre commerce règne en maître et sous ses auspices, les pénuries n'ont plus droit au chapitre.
Q comme qaâdates
Les fameuses qaâdates algéroises, autrement dit les soirées conviviales où l'on écoute du chaâbi en sirotant le thé, sont revenues en force cette année. Les familles ont eu à leur disposition diverses manifestations du genre organisées par les théâtres et les centres culturels de la ville. Des animations bienvenues qui ont permis à beaucoup de ménagères notamment d'oublier quelque peu les longues heures de la journée passées devant les fourneaux.
R comme rushs
Des rushs, il y en eu essentiellement sur les marchés de proximité de l'Ugta. Les prix affichés dans ces espaces sont assez attractifs et permettent aux catégories modestes d'acquérir à moindre coût plusieurs denrées alimentaires indispensables pour la table du f'tour. Néanmoins, les citoyens reprochent à ces espaces de solidarité leur manque de diversité et le choix limité des marques qui y sont écoulées. De plus, la promiscuité et les bousculades qui y règnent ne sont pas faites pour arranger les choses.
S comme sommeil
C'est traditionnellement le parent pauvre du Ramadhan. La journée, les obligations professionnelles interdisent tout sommeil prolongé et le soir, les occupations d'après f'tour s'éternisent parfois au-delà des limites convenables. Le tout génère un manque de sommeil permanent qui, parfois, peut être à l'origine d'accidents multiples.
T comme transport
Les usagers des transports en commun sont certainement les plus à plaindre durant ce mois : c'est la croix et la bannière à chaque station, notamment tôt le matin et en fin d'après-midi. Les bus sont bondés, les taxis introuvables et les trains de banlieues ont du mal à «ingurgiter» le nombre effarant d'usagers qui les prennent d'assaut. Les jeûneurs qui sont obligés de prendre les transports ressentent certainement davantage les affres du jeûne et ont donc beaucoup plus de mérite à s'y conformer...
U comme urgences
Encore une destination très courue durant le Ramadhan, les urgences des hôpitaux qui ne désemplissent pas notamment durant ces premiers jours. Elles accueillent toute une population de jeûneurs mal en point ainsi que les trop nombreuses victimes d'accidents et leurs personnels sont confrontés à un état de stress permanent de jour comme de nuit : un grand bravo aux urgentistes, ces précieux auxiliaires des mauvaises surprises de la vie ramadhanesque...
V comme vitesse
Les bulletins d'information le confirment chaque jour : la vitesse sur les routes redouble de férocité et le nombre des victimes d'accidents augmente dramatiquement durant le Ramadhan. Le désir d'arriver très vite à destination et la conduite nerveuse sont à l'origine des dramatiques statistiques qui s'égrènent lugubrement sans que personne y puisse rien y faire, malheureusement...
W comme walou
Mis à part les tiroir-caisse des commerçants, qui connaissent une productivité optimale, il n'y a pas grand-chose qui est produit durant ce mois, que ce soit dans les administrations, les usines ou les entreprises : tout tourne au ralenti et c'est le grand walou qui emporte la palme : les Algériens continuent à considérer le Ramadhan comme une bonne excuse pour ne rien faire de bon, à part se remplir la panse et ronfler comme un moteur d'avion !
X comme inconnue
La grande inconnue pour ce mois, c'est évidemment le comportement de la mercuriale. Si pour ces premiers jours, il règne une relative tempérance au niveau des prix pratiqués sur le marché, rien n'indique que cela va continuer sur tout le mois, notamment sur les viandes qui constituent la denrée la plus recherchée par les jeûneurs. La régulation ne doit pas baisser la garde si on veut faire de ce Ramadhan 2017 un modèle du genre en matière de baisse généralisée des prix.
Y comme yabès
Le pain rassis risque cette année encore de constituer le principal produit gaspillé à grande échelle dans notre pays. Malgré toutes les campagnes de sensibilisation, beaucoup de nos concitoyens continuent d'acheter de très grandes quantités de pain de tous types, alors qu'ils n'en consomment qu'une petite quantité, le gros du reste finissant dans la poubelle, comme toujours...
Z comme zetla
C'est, paradoxe national oblige, le mois le plus «fumé» de l'année, celui au cours duquel les cours du cannabis flambent, tant la demande sur cette drogue connaît une hausse vertigineuse. Les services de sécurité le savent très bien et ils concentrent tous leurs moyens dans la lutte contre le trafic et la consommation de cette drogue dite douce mais qui fait tant de ravages au sein de la jeunesse algérienne.


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