Une baraque misérable, montée à l?aide d?un fatras de planches de bois, de ferraille, de grosses pierres. Tout ce qui peut tenir. L?odeur du moisi empeste l?intérieur. Une chaleur intense et insupportable. Des conditions de vie précaires et insalubres. Les enfants dorment sur le tapis, à même le sol. Le seul lit, c?est pour El-Aârem, la jeune handicapée, sourde et muette. Des tas de vêtements, de la vaisselle, des cahiers jonchent le sol ici et là ! Pourtant, chaque soir, neuf personnes s?entassent ici. Wahiba, 12 ans, les cheveux en bataille, souhaite se changer. Impossible de le faire, car nous sommes là. «Maman, je suis gênée, comment changer de robe ?» N?ayant pas d?alternative, Habiba tient un tapis entre ses bras, avec lequel elle dissimule le corps famélique de sa petite : «Vas-y change-toi, personne ne te regarde.» L?électricité et l?eau, c?est le marchand de cuivre, à côté de la tente, qui a accepté de les leur en fournir en permanence. «C?est un homme généreux, il a été affecté par notre situation. Des gens de bien existent encore, heureusement», marmonne la mère.