Ajournement Annoncée déjà en janvier 2004, l?opération contrôle technique des véhicules de plus de 20 ans a dû être reportée à mars 2005. Cependant, même si l?échéance de mars est avancée avec pleine certitude par la presse écrite et la radio, les principaux concernés au niveau du ministère des Transports et des entreprises publiques de contrôle disent n?avoir «rien reçu» quant à une date précise et affichent sincèrement leur trouble. Mais «vivement que ces rumeurs soient fondées», déclare M. Touahri, premier responsable de la plus importante société de contrôle technique du pays, l?entreprise publique Cota. Il est vrai qu?une telle opération lui permettrait, quelque peu, de souffler à l?instar d?autres sociétés de même nature. En effet, l?obligation de contrôle technique ne concernant pour l?heure que les véhicules de transport à activité réglementaire, tels les transports de voyageurs et de marchandises, ces sociétés subissent un lourd préjudice. Elles tournent de ce fait en deçà de 50% de leurs capacités réelles, ce qui ne pouvait que compromettre dangereusement leur existence même, faute de financement de leur activité. Autre considération qui justifie l?urgence de l?opération, les accidents de la route dont l?ampleur a atteint des proportions records. Or a contrario du discours dominant situant actuellement l?origine par excellence de l?insécurité routière au facteur humain, les responsables des sociétés de contrôle y introduisent une nuance de taille. Pour ces derniers, l?état défectueux des véhicules participerait à au moins 30% des accidents de la route. Du coup, si l?on rejoint ces partisans de l?explication des causes de l?insécurité routière par l?importance de la défectuosité du parc automobile, force est de déduire que les risques d?accidents seraient sérieusement réduits pour peu que le contrôle technique des véhicules soit vite enclenché et mené rigoureusement. Encore faudrait-il que les concernés, propriétaires de cette catégorie de véhicules, soient efficacement sensibilisés et suffisamment informés sur les modalités de l?opération prévue. Or la plupart de ces derniers, lorsqu?ils avouent ignorer jusqu?à la signification de cette mesure, disent n?en avoir pas une idée précise.