InfoSoir : Voulez-vous nous présenter votre entreprise ? M. Touahri : La société Cota SPA est une entreprise publique créée en 2001 avec pour mission le contrôle technique des véhicules automobiles et les opérations liées directement ou indirectement à son domaine d?activité. Le coût du projet est de 350 millions de dinars et nous avons réalisé une moyenne de 200 millions de dinars en 2003 et 2004. Nous employons 196 travailleurs dont 110 ingénieurs contrôleurs et sommes dotés d?un équipement de 54 lignes de contrôle à travers 17 wilayas. La mesure annoncée pour le mois prochain concernant l?enclenchement de l?opération contrôle de véhicules de plus de 20 ans ne peut que vous réjouir, n?est-ce pas ? Evidemment, dans la mesure où nous tournons actuellement à moins de 50% de nos capacités pour de lourds investissements dont la rémunération de nos 200 ingénieurs contrôleurs. Ce serait aussi nous aider à réduire la concurrence déloyale que nous subissons de la part de concurrents sans plan de charges. Des exemples de ces pratiques? Citons seulement l?octroi de PV de complaisance à certains opérateurs dont l?un activant à El-Affroun et qui a dû mettre fin à son activité à la suite d?une plainte de l?un de ses concurrents. Dans quelles proportions, selon vous, l?état d?un véhicule est-il responsable de l?insécurité routière qui prévaut dans notre pays ? En fait, personne ne vous fournira de données ou statistiques fiables à 100%. Pour ma part, je reste convaincu que stigmatiser le seul facteur humain comme on le fait actuellement, c?est aller trop vite en besogne. La défectuosité des véhicules est un facteur qui intervient à au moins 30% dans les accidents de la route. Je m?explique : d?abord, un exemple pour illustrer mon affirmation. Supposons, comme il arrive très souvent sur nos routes, qu?un véhicule sans feux de stop soit percuté par l?arrière par un autre véhicule. Ce dernier sera fautif de par la nature de l?accident, alors que réellement sans la défaillance du premier, il aurait pu éviter l?incident. Souvenons-nous aussi du bus qui a dérapé l?année dernière à Bologhine au niveau du littoral. Tout le monde a conclu à l?excès de vitesse qui aurait causé ce terrible accident. C?est très possible, peut-être même certain, mais est-ce la seule cause lorsqu?on sait que ce type de véhicules possède plus de 40 éléments mécaniques dont l?état aurait pu être aussi un facteur aggravant ? En tout cas, un fait est incontestable : pas un seul vieux camion en Algérie ne possède un système de freinage fiable à 100%. Enfin, il faut savoir que notre parc est à 80% âgé de plus de 15 ans? (*) Directeur de la société de contrôle technique automobile Cota