Les supporters du Mouloudia d?Alger ne se sont finalement pas trompés en boycottant leur équipe depuis plusieurs journées déjà. Fait unique dans l?histoire du club : même à l?occasion des derbys contre l?USMA et le CRB, ils ont dit non à cette équipe et surtout à son staff dirigeant qui, un jour bat le leader et son dauphin, et le lendemain est d?une passivité déconcertante à Annaba contre l?ancien club de certains potes. Un jour, pousser le voisin belouizdadi dans la zone de turbulences et le lendemain, se faire ramasser à la cuillère par une modeste équipe tlemcénienne par le plus gros score de l?histoire du club. Le nom et le sigle ont été salis durant cette saison 2004/2005 par des dirigeants qui n?ont de dirigeants que le nom, par des joueurs qui ne parlent que d?argent à longueur d?année et par un entraîneur élevé au rang de messie alors qu?il n?en est pas un. Juste un borgne au pays des aveugles. La troisième place qualificative à une joute internationale est une belle jambe pour des supporters soucieux de l?intégrité et de la crédibilité de leur club, que d?arrivistes affairistes plus préoccupés par leur image que celle du club ont transformé l?or en toc. Le boycott des milliers de supporters mouloudéens, qui ne sont plus la petite bande à Khnitchou de Bab El-Oued qui fait et défait, nous dit-on, la vie du club, est la meilleure des réponses à des dirigeants venus soi-disant redorer le blason du Doyen. Que Messaoudi mène son enquête, que des juniors soient intégrés, ce qui n?est pas du tout une excuse, qu?on nous parle encore de problèmes de sous ou d?un complot quelconque, l?histoire s?en foutra, elle ne retiendra que les faits et les chiffres. Et ceux-ci sont implacables. Mouloukhia d?Alger est finalement un nom qui sied bien à ce Mouloudia version 2004/2005, celui de Tourqui et de ses acolytes.