Prévention n Vu sa situation géographique, proche du continent européen, et la densité des échanges économiques qu?elle entretient avec beaucoup de pays dans le monde, l?Algérie se prépare à une apparition de la grippe aviaire, mais beaucoup moins à une épidémie. Le ministère de la Santé organise, ce lundi, une journée d?étude au cours de laquelle sera présenté le plan algérien de lutte contre cette nouvelle infection. Est-ce à dire que la sonnette d?alarme va être tirée ? On n?en serait pas là, à en croire aussi bien les autorités que les spécialistes qui sont plutôt rassurants. «Pour l?instant, il ne faut pas être alarmiste, les seuls pays directement touchés sont le Vietnam, la Chine, la Thaïlande et l?Indonésie. Et nos échanges avec ces pays sont limités», explique le Dr Merbout, sous-directrice des programmes de santé au ministère de la Santé. Cependant, et selon cette responsable, le ministère a pris plusieurs mesures pour combattre cette maladie avant qu?elle ne prenne des proportions pandémiques. «Notre département veut anticiper une éventuelle épidémie de grippe aviaire en Algérie. Plusieurs recommandations ont été adoptées, en termes de prévention notamment le renforcement de la surveillance épidémiologique de cette pandémie, la promotion d?un programme national de prévention et la création d?un programme de riposte aux épidémies», explique le Dr Amrani, des services de contrôle sanitaire aux frontières. «L?Organisation mondiale de la santé (OMS) avait lancé en juin une alerte concernant l?apparition, en automne, d?une variante humaine de la grippe aviaire dans plusieurs régions du monde, notamment en Europe et dans certains pays africains, outre l?Asie du Sud», ajoute le Dr Amrani. Selon elle, pour l'OMS, la question n'est pas de savoir si le virus va muter mais quand. «Je pense que personne ne connaît la réponse, mais nous devons être sur le qui-vive. Cela peut se produire à tout moment», avertit-elle. L'organisation a adressé, il y a dix jours, à tous ses membres une liste détaillée des «mesures stratégiques recommandées pour faire face à la menace d'une pandémie de grippe aviaire». Le document envisage trois phases : la «prépandémie», lors de laquelle il conviendrait de renforcer le système d'alerte et les échanges d'informations, puis la «phase d'émergence» et enfin une «phase de pandémie déclarée», lorsque le virus franchirait les frontières. Il constate que «depuis fin 2003, le monde n'a jamais été aussi proche d'une pandémie», mais qu'il est «impossible de prévoir à quel moment elle se produira et quelle en sera la gravité». Il déplore que «dans les pays à risque, les systèmes d'information épidémiologique et les capacités des services sanitaires, vétérinaires et de laboratoire soient faibles».