Constat n Nos villes sont devenues des espaces urbains monotones, rigides et identiques dans l?à-peu-près. Avec le changement des lois et la détermination d?une bonne partie de la population à participer ou à construire, elle-même, son logement, on avait espéré assister à une révolution en matière de principe de réalisation, mais surtout à une architecture de qualité. Cette appétence a malheureusement vite été éclipsée par la nouvelle composition urbaine qui présente un style dénué d?un minimum de qualité artistique reconnu. Le résultat est très visible, nos villes sont devenues des espaces urbains monotones, rigides et identiques dans l?à-peu-près. Beaucoup d?Algériens qui ont tenté l?expérience de la construction individuelle se heurtent au coût des matériaux de construction à tel point qu'ils relèguent au second plan toute notion d?esthétique ou d?un plan architectural. A l'absence donc de toute culture ou recherche de l'esthétique, s?ajoute une gestion urbaine catastrophique ayant donné lieu à un développement incohérent et anarchique de nos agglomérations. Des propriétés riches en histoires, pleines de charme et cachées derrière un écran de verdure, ne sont plus que des souvenirs. Elles ont en effet laissé place à de grandes bâtisses disproportionnées, austères et le plus souvent dépourvues de verdure. Il s'agit généralement d'habitations à plusieurs étages. Le rez-de-chaussée étant, toujours, finalisé en premier lieu pour servir à une activité commerciale, et permettre ainsi de financer l?achèvement des deux, voire trois étages. Aussi paradoxale que cela puisse paraître, l?esthétique est véritablement prise en considération dans les détails ménagers. On choisit pour nos salles de bains la plus belle robinetterie, pour nos sols, le revêtement le plus moderne, les fenêtres les plus élégantes, mais le volume et les façades demeurent négligés. Même la minorité, qui à l'apparence a fait des efforts dans la conception d'un plan architectural répondant aux normes, finit souvent par procéder à des transformations une fois la maison occupée. Cet état d?esprit s?explique, selon certains urbanistes, par le fait que «les Algériens ont, d'une part, du mal à s'adapter à l'architecture occidentale et, d'autre part, à se conformer au style architectural traditionnel.»