Délivrance n 9h 58min, Benchicou apparaît sur le seuil de la porte. C'est le délire, la foule, les photographes foncent sur lui, chacun veut son exclusivité. Benchicou, en costume gris, chemise blanche, rasé de près et visiblement content, sourire aux lèvres, lève la main et forme le «V» de la victoire. La foule se déchaîne. Les slogans s'ensuivent. Les photographes se bousculent, bloquant la sortie. C'est la panique, une fillette à failli s'étouffer. «Dégagez le passage et prenez-le», lance furieux un gardien de prison, devant la foule. «Laissez-le sortir, vous n'allez tout de même pas le renvoyer en prison ?», crie une dame. Tout autour, des centaines de visages guettent, esquivent, suivent le mouvement des photographes, pour voir Benchicou. Ce dernier, toujours souriant, n'a pas quitté sa place dix minutes après sa sortie. Il ne pouvait pas bouger, il ne pouvait pas avancer devant les photographes et les gardiens de prison. Les membres du comité Benchicou, mais surtout les très volontaires membres des archs interviennent de force, jouant des coudes, pour extraire le plus célèbre des prisonniers algériens des mains des curieux. Avec beaucoup de peine et la même détermination, les gardiens de prison, les agents de l'ordre, les bénévoles ont lutté corps à corps contre la foule pour «permettre à la voiture de Benchicou de sortir», affirme un gardien. Enfin, la Mercedes, sort quelques minutes plus tard, avec à bord Benchicou et son épouse. Il a fallu plus de dix minutes pour que la voiture franchisse les quelques mètres qui la séparent de la route et démarrer enfin en direction de la place de la Liberté de la presse où Benchicou devrait se recueillir avant de partir directement à la Maison de la presse où il remettra les prix du comité Benchicou décerné cette année au journaliste marocain Ali Elmrabet, et à Bachir Larabi. Etaient présents les représentants de la société civile notamment les membres des archs, le commandant Azzeddine, Berrarhi, Fouad Boughanem, des membres du Cnes. Aucun parti n'était présent.